Texte : Cigalou – Illustration : Botan 

Quand tu roules au quotidien à moto, il t’arrive rarement des galères de dingues. Tu vois, ce n’est pas comme les road-tripeurs qui doivent changer une roue sous une tempête de neige, traverser des gués avec de l’eau jusqu’au calbar, tomber du haut d’une falaise. Non en fait, toi, tu vas juste au taf. Un petit évitement à droite d’urgence de temps en temps, une batterie à plat un matin. Pas de quoi en faire un roman.

N’empêche, que même s’ils ne sont pas glorieux, le motard de tous les jours est confronté à de sacrés moments de loose parfois. Tiens, je t’ai fait un petit best of de mes exploits du trimestre. A faire pâlir un aventurier…

Le premier, le grand classique : Partir à la bourre le matin, courir jusqu’à deux pâtés d’immeubles plus loin où est garée sa moto (ahhh Paris et ses rares parkings…) Une fois arrivé en sueur devant la porte du garage, mettre la main à la poche et réaliser que l’on a oublié son badge (ou sa clef de moto, ça dépend de l’humeur). Un grand classique hein ? Mais il y a aussi la version full-boulet que j’ai testé l’autre jour : Devant la porte close du parking, tu te détestes, tu repars en courant avec ton casque à la main, ta veste coquée, tes bottes de cosmonaute, ton sac de copies pas encore corrigées. Tu remontes les 4 étages péniblement. Tu retournes tout l’appart’ pour réaliser qu’en fait, les clefs étaient juste dans… l’autre poche du blouson. Comme disait ma grand-mère : « Mauvaise tête, bonnes jambes !».

Ensuite, dans la série cerveau ramolli, on a l’oublie de cadenas. Non non, pas de le mettre, mais de l’enlever. J’ai failli m’en prendre une très très grosse comme ça avec le U en travers de la fourche. D’où l’utilité du petit élastique de rappel fluo que tu coinces au guidon. Mais avec mes anciens pare-mains, je ne pouvais pas le mettre. Ouais, on va dire que c’était la faute aux pare-mains. Dans la même idée, il y a le moment de fatigue ou de fébrilité. Quand tu roules tous les jours, t’es pas toujours au top de la forme au guidon et… à côté non plus. Le matin de la rentrée scolaire, j’étais tellement stressé en arrivant au bahut qu’en voulant poser mon casque sur la moto j’ai tout simplement raté la selle. Bing bam boum ! Il a rebondi un peu de partout pour aller finalement se coincer sous la voiture d’un collègue. Et un casque, un ! D’où l’intérêt pour le motard du quotidien d’avoir un casque de « travail » convenable mais pô cher et de garder le super Replica de ouf pour faire le beau le week-end…

Enfin, j’ai découvert il y a peu un p ‘tit moment de loose assez original, pour ne pas dire novateur : le chewing-gum ! La semaine dernière, mes élèves m’ont proposé un Malabar. Le vrai, le rose, celui de quand on était petit. Il n’avait pas l’air empoisonné alors je l’ai accepté avec un grand sourire nostalgique. C’était à la fin des cours et je suis donc rentré en mâchouillant mon bout de pétrole dans le casque. Au second feu rouge, perdu dans mes souvenirs de cabanes, d’épées de bois et de 50 PW, je fais machinalement une belle et grosse bulle. PAF ! Oh merde. Une mentonnière retapissée, une ! Et je ne te parle pas de la barbe…

Donc voilà, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, ça ne fait pas des péripéties à narrer le soir au coin du feu, mais ces petites galères du quotidien, ben elles ont leur charme aussi. Elles ponctuent notre vie de motard de petits moments d’émotions, elles font même sourire (a posteriori). En fait, elles rendent chaque trajet différent, font de chaque moto-boulo-dodo, une vraie petite aventure.

Même si ça reste… un moment de loose.

Article publié dans le Moto News Magazine de Décembre/Janvier 2016 

16 Commentaires

  1. ?.Les mésaventures des autres mettent de bonne humeur.Dans le genre distrait: oublier de débloquer la colonne de direction.Whaou ,plus de peur que de mal.Laisser la clé sur le contact et s’entendre dire par un policier: vous vouliez nous tester?( je me gare pas loin d’un commissariat).Pousser sa moto pendant un quart d’heure sur l’autoroute et réaliser que le doux clapotis qu’on entend c’est l’essence de la réserve qu’on a oublié de déverrouiller.Bloquer la roue dans un virage et se gamèlera parcequ’avec ces p…tains d’exams on a pas vérifié sa tension pendant un mois…
    Eh j’ai vu la première vidéo du Paris – Dunkerque,chapeau.!

  2. Je ne fais de trajet quotidien en moto et pourtant je m’y retrouve bien ! Pour les clés je me soigne en m’obligeant a toujours les mettre au même endroit ! Quand je m’y tiens ça fonctionne bien 😀

    Pour le U, je suis restée très con car j’ai pas tilté de suite que je l’avais oublier ^^

    Bref c’est que du bonheur !

    Ps : j’ai bien rigoler avec le malabar pas empoisonner 😉

  3. Mwuhahaha c’est clair qu’on est pas glorieux mais on a tous nos petites galères. Moto sortie de révision, je cale au feu , je redémarre, je recale … la loupiote de la réserve avait claqué sur mon SV … vas y pousse avec tout ton matos en centre ville 😀
    Oublier de remettre le robinet d’essence en mode normal quand on fait le plein, et tomber en panne sèche en bas de la descente c’est marrant aussi. Surtout avec une africa twin 🙂

    Le bloc disque m’a couté un garde boue aussi ^^

    Bref VdM …

  4. Ah le bloque disque oublié, un grand classique!. Après m’être fait avoir comme tout le monde , j’en ai acheté un avec alarme, pas pour les voleur mais pour moi. Et ça m’a servit un paquet de fois!

  5. Y’a aussi de descendre de la moto sans avoir mis la béquille, ça m’a valu une déchirure musculaire (si si j’en ai) de la cuisse en essayant de la ratrapper.

  6. Je viens de découvrir ce blog grâce à la vidéo sur le Paris Dunkerque, très cool !

    Pour ma part ma plus grosse loose : je me câle un petit trip de 5 jours dans les Vosges, rien de très « aventurier » mais à base de camping, popote etc. Arrivée au premier camping le vendredi soir, sourire jusqu’aux oreilles en découvrant la petite rivière à côté de laquelle je m’installe, l’herbe bien verte et qui sent bon. Bref ça démarre bien.
    Je mets la moto sur sa béquille latérale, et commence à me désaper tranquillement à quelques mètres de la moto. Tout aussi tranquillement je vois la béquille qui commence à s’enfoncer dans l’herbe (ah oui j’avais pas dit que j’avais oublié de mettre la câle habituelle en bois…) J’ai juste le temps de regarder la moto tomber tttoooouuuutt doucement, genre ralenti de GoPro. Bilan : levier d’embrayage complètement pété, et évidemment pas de rechange. Je reste coincé au camping pendant 3 jours, le temps de me faire amener un levier neuf. Et sur 5 jours de trip, bah 3 jours c’est beaucoup…

  7. Sinon, il y a peu j’ai eu la panne d’essence pas loin d’une station (soulagement).
    […]
    Mais la station avait plus de sans plomb 95 …

  8. Moi je me souviens de ce trajet dans Paris un mois de Juillet. Malgré la chaleur, mon côté premier de la classe m’impose de mettre mes gants pas du tout adaptés à la saison…

    Sauf que par 30°C, au bout de 500 m, les gants en cuir, bah tu cuis à l’intérieur.

    Alors au premier feux rouge, mon côté premier de la classe, je l’ai copieusement envoyé se faire observé chez les Hellènes. Quant aux gants ils ont fini coincés dans le porte bagage.

    Grand mal m’en a pris : au deuxième feux rouge, un pigeon n’a rien trouvé de mieux que de se soulager, juste au-dessus… de ma main droite !

    Comme quoi, y a pas à dire, la sécurité routière a raison de vouloir imposer les gants à moto, c’est IN-DIS-PEN-SABLE !

  9. Moi ça serait plutôt des histoires de fringues…

    Paris, c’est l’été, il fait chaud. Je joue les mecs consciencieux et je m’équipe à minima : casque et gants. Pour le reste c’est jeans et chemisette, je sais c’est pô bien…
    Bref au bout de 500 mètres à suee dans mes gants en cuir j’envoie valdinguer ma conscience chez les Hellènes et les gabts sur le porte paquet.
    Sauf qu’au geu suivant sois les platanes, un pigeon ne trouve rien de mieux que de se soulager… sur ma main nue ! Bref, j’étais content d’avoir déchaussé les gants…

    Sinon il y a le coup classique du le-temps-est-menaçant-mais-pas-tant-que-ça-je-ne-mets-pas-mon-pantalon-de-pluie-sinon-je-vais-arriver-en-sueur-au-boulot. après seulement 5 min dans les bouchons, tu te prends une grosse averse d’été et tu arrives trempé au sus-mentionné lieu de travail.

  10. Bonjour.
    Je m’étonne de ne pas lire un classique.
    J’ai ameuté mes collègues du taf pour une panne de batterie. Après moult tentatives, un gars est passé et a remarqué le coupe circuit mal positionné ! Gros moment de solitude.

    • C’est que même en faisant des efforts on arrive pas à ton niveau de loositude :-p

      Cela dit moi ça m’arrive très souvent en off-road : Quand je sors la carte je coupe le contacteur en la posant sur le guidon. Une fois j’ai kické un quart d’heure avant de capter 😉 Mais maintenant je fais gaffe !

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