Parmi les rédacteurs de Vie de Motard, la moyenne d’âge induit que nous sommes plusieurs à nous trouver parents. Ces petits bouts ont forcément chamboulé nos vies. Et ça se répercute aussi sur notre rapport à la moto, la façon même de rouler s’en trouve changée. Et de façon différente en fonction du membre sur lequel on s’attarde.

 

Cet article parlera forcement aux parents motards, enfants en bas âge et moto ne font pas bon ménage, car lorsque l’un part rouler, l’autre parent doit garder le(s) petit(s) ! C’est aussi en grande partie pour cela que nous ne vous proposons pas des road-trips d’une semaine, des rencontres à l’autre bout du pays… On a nos jeunes talents (Rémi, Charlotte, Julien et Lucas) qui sont là pour ça !

Du coup, en terme de planning, nous retrouver à rouler à plusieurs relève de l’exploit ! Nous y sommes arrivés le temps d’un weekend de juin pour partir vers l’Aubrac. La dernière fois avant ça ? C’était le temps d’une journée en Ardèche !

Attention hein ! Il ne s’agit pas là de se plaindre. Le bonheur que nous apportent nos gamins est bien réel et partir plus d’une journée, c’est déjà se dire qu’on rate quelque chose, au rythme où ils grandissent. Et puis, un jour, peut-être partirons nous en famille à la façon de Thierry et sa tribu !

Régis

En 2018, il s’était déjà penché sur la question. Je vous laisse (re)lire son texte ici !

https://www.viedemotard.fr/2018/07/10/histoires-de-transmission/

Mathieu

« Personnellement, j’ai appris que j’allais être papa une semaine avant de partir pour un road-trip de plusieurs jours et 2500km. Je savais donc que c’était le dernier avant un sacré moment ! C’est donc le cœur léger que j’ai abandonné la future maman en pleine forme. Je n’ai pas senti de réelle différence sur ma façon de rouler. Je ne pense pas avoir changé la marge que je me laisse sur route. Et au passage, quelles routes ! Cévennes, Baronnies, Vercors, Auvergne… C’est resté un excellent souvenir.

Puis, ça y est. 2015, bébé est là. Les sorties sont restées aux alentours du foyer. Quelques arsouilles aussi. Mais, dans ces moments là, l’attention est portée sur la conduite, l’environnement et ses dangers. Il n’y a pas de petite voix qui vient te rappeler que tu as une famille qui t’attend. Mais comme toujours sur route, tu gardes une marge de sécurité dans ta conduite, ayant toujours en tête qu’un danger inattendu peut survenir. Disons que j’évite de polluer la concentration avec des « et si [n’importe quelle tuile] que deviendrons les enfants »

Une fois que bébé est là, tout tourne autour de lui et c’est bien normal. Le kilométrage annuel est descendu de façon drastique. Mes pneus sur le VFR ont duré de 2014 à 2018 !

En 2017, j’ai couru mes deux premiers rallyes avec le 650DR. Les conditions étaient parfois difficiles, notamment en Sarthe ou je suis passé assez près de la chute à quelques reprises. Mais en spéciale, tu fais le vide. La concentration fait que tu ne laisse pas de place au monde extérieur.

En 2018, c’était la naissance de notre seconde fille. Cela n’a pas changé ma façon de rouler. Mais plutôt le temps de roulage. Je privilégie de rouler sur une journée, quitte a faire plus de 500km. Avec deux enfants, le boulot n’est pas doublé, mais multiplié. C’est d’autant plus dur pour celui qui reste avec elles.

Au final, la moto représente un risque dans sa pratique. Le fait d’être parent ne change pas ce risque, mais plutôt la responsabilité qu’engendrerait une erreur de pilotage ou un incident. Je comprend tout à fait les personnes qui mettent la pratique de la moto en pause quelques années vis à vis de ça.

Que ce soit sur route, sur piste ou en spéciale, la prudence est toujours là. Parce que j’ai les 4 plus beaux yeux du monde qui m’attendent. Parce que c’est bien de rentrer entier auprès d’elles qui compte ! »

24 ans entre ces deux photos, la notion d’équipement de pointe semble identique !
Quentin

« La paternité ? Même pas peur ! Ça, c’est ce que je pensais en m’inscrivant au Moto Tour quasiment au même moment où j’apprenais que j’allais être papa 9 mois plus tard. Mes parents avaient fait une croix sur la bécane à ma naissance et je m’étais toujours dit que ça ne m’arriverait pas. Naïf, je pensais que ce n’était qu’une simple question financière. Quand je lui envoie une photo de l’échographie, Laurent Cochet me dit « Ah zut, tu commençais presque à être bon au guidon« . Soit disant que le fait d’être père aurait un effet frein à main sur les chronos toussa toussa. Pfff, pas pour moi ce genre de légende urbaine. Les 9 mois qui vont suivre, je vais prouver ma théorie en avoinant comme un sagouin et en enchaînant les rallyes routiers. La paternité, même peur !

Certes, sauf qu’un jour, cette petite boule d’amour très abstraite cachée dans le ventre de sa maman finit par atterrir dans tes bras. Et là tu deviens père, pour de bon. Et tu commences par avoir peur. Peur de toute la responsabilité que représente cette petite vie blottie contre toi, peur de ne pas être à la hauteur, peur qu’il lui arrive quelque chose. Et soudainement, au guidon, tu commences à avoir peur de ce virage à l’aveugle, peur de cette plaque de gravier, peur de cette voiture. Bref, tu commences à rouler comme un daron. Et pour ceux qui ne sont pas encore papa, comprenez que c’est très vicelard comme sensation : tu n’as pas simplement peur de te tuer, tu as peur que ton enfant n’aie plus son père. Ça n’a rien à voir. Bref, j’ai bien essayé de faire un rallye quelque mois après sa naissance mais c’était fini, je n’arrivais plus à ouvrir les gaz en grand. Lolo avait (encore) raison.

Et puis arrive mon second fils. Et là ce n’est plus la vitesse qui est remise en question, c’est la fréquence de roulage. Les trajets quotidiens ? Tu oublies. Avec 2 gosses, tu en as forcément au moins un avec toi où que tu ailles. La petite sortie d’enduro viteuf pendant la sieste ? C’est mort ! Parce que figurez-vous, que c’est rarement synchronisé des bébés. En tout cas, pas ceux que j’ai à la maison ! Et là, petit à petit, semaine après semaine, je comprends que mes parents n’avaient peut être pas vendu leur 650 DR seulement pour des raisons financières mais aussi pour des questions de temps. Alors écrire des articles pour le blog et filmer, je vous laisse imaginer…

Après, ne vous méprenez pas : Je suis l’homme le plus comblé et heureux du monde avec mes deux adorables fils. Et être séparé d’eux plus d’une journée me rend malade. Monter sur ma moto, c’est une respiration, une bouffée d’air frais dans mon quotidien. Mais il ne faut pas se leurrer : mon oxygène, c’est eux. »

 

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