Dans le monde du trail il existe deux types de rando : les randos de galériens entre potes dans lesquelles il va inévitablement y avoir des imprévus, pour notre bonheur mais aussi et souvent pour notre malheur. Et c’est vraiment cool car ça laisse forcément des souvenirs inoubliables. Puis il existe une deuxième catégorie de randos, celles faites par des pro : le planning est prévu, les repas et l’hébergement aussi, les traces sont ouvertes par des ouvreurs, fermées par des fermeurs, il y a une assistance au poil, etc. 

A l’occasion de la Vercingétorix j’ai eu l’occasion d’expérimenter cette deuxième catégorie de rando, encore inconnue pour moi. Les seules balades organisées que j’ai faites jusqu’à présent sont les Rando TT Pirate 2016 et 2017. Et je crois pouvoir affirmer que ça reste… un truc de galériens. La Vercingétorix, elle, c’est un des 5 événements organisés par Cocoricorando. Leurs randos trail s’adressent essentiellement de par leurs traces a des maxi-trails (même si c’est ouvert à tous) et à des pilotes aux écarts de niveaux très importants. Vu qu’elle se déroule dans ma région (Auvergne), je me suis infiltré parmi les membres de l’orga. Une exploration vue de l’intérieur en quelque sorte. 

L’infiltré. Je roule même assis pour avoir l’air d’un débutant…

Alors, rando de galérien ou rando de pro ?  Y a t-il vraie une différence de style et de mentalité ?

L’accueil des pilotes 

Dès les premières minutes, j’ai bien senti la différence avec la Rando TT Pirate. Déjà je n’ai pas fait tomber ma moto en arrivant au camping : c’était bon signe. Puis, on me présente l’hébergement des membres du staff et là, émerveillement : C’est en dur ! Une vraie douche, un vrai matelas… Bref le grand luxe ! Pour moi qui ne connait que la règle du « 1 tente pour 3 », c’est une révolution. Surtout au vu de la tradition qui veut que ce soit le plus jeune – autrement dit moi – qui doit la trimbaler sur sa moto, la monter et la démonter. D’ailleurs, chaque fois que je parle de cette tradition, personne ne semble la connaître. Je suis en train de me demander si Cigalou ne me la fait pas à l’envers avec cette règle… 

Chef ! Oui, Chef !

Le lendemain matin je suis chargé d’accueillir les pilotes, leur indiquer où s’inscrire, où se garer et compagnie. Histoire que tout le monde soit opérationnel au moment du sacro-saint briefing.  Sur la TT pirate, Cigalou nous inflige en général un discours bien bordélique où, en gros, il nous dit juste qu’on va en chier comme jamais. Et ça le fait marrer en plus. Là on a droit à un topo précis, concis et bien rodé de Yann, l’organisateur. Ils se payent même le luxe de le faire traduire en Anglais par Laurie. La classe. 

Non mais parfois je souris aussi…

Trois jours de balade

Puis vient le départ et, pour votre serviteur, la découverte du Tripy : un lecteur de roadbook GPS qui rend avec son grand écran le suivi de trace accessible même aux plus débutants. A travers le parcours on se rend compte de l’accessibilité de la trace qui fait 650 km (en 3 jours) pour à la louche 70% de chemins. Et autant vous dire que dénicher 650 km de traces accessibles à des débutants c’est pas facile à trouver en Auvergne ! Les paysages sont sublimes. Mais ça c’est normal, on est chez moi et je suis subjectif.

Haute-Loire, cœur avec les doigts…

Le premier jour, je me retrouve cantonné au rôle de fermeur qui consiste à être le dernier et à vérifier que tous se passe bien dans les derniers groupes. Une journée sans encombre et sous un grand soleil. Juste une panne électrique sur mon XTZ mais pas d’inquiétude : il n’y a que les ampoules et la batterie qui sont électriques sur mon tromblon. Le problème est vite résolu : c’était les cosses de batterie qui étaient bêtement desserrées ! Je resserre et vogue la galère !

Pourtant, j’avais soudé toussa à la boue !

Le second jour, Yann me bombarde « pilote volant ». N’allez pas vous imaginez un truc à base d’hélicoptère ou de saut en parachute, non c’est moins spectaculaire. En gros, ça consiste à vérifier que tout se passe bien sur la trace et, si ce n’est pas le cas, faire en sorte que ça le soit… Encore une fois tout se passe bien. Sauf pour moi : j’ai perdu mon pot d’échappement. Un détail vous me direz… L’occasion d’affirmer que la solidarité motarde agit aussi bien dans une rando avec des potes qu’entre des inconnus d’un gros événement comme celui-ci : Le groupe qui était derrière moi me passe une vis pour que je puisse le remonter.

C’est joli un XTZ sans son pot cela dit…

Le dernier jour je me retrouve encore à être volant. Et je reperds encore mon pot d’échappement. Maintenant, j’en suis sur, si Yamaha a mis trois vis pour le tenir ce n’est pas du bluff, elles ont toutes leur utilité ! Une vis ça ne suffit pas apparemment. Saloperie de moto qui vibre dans tous les sens !

A peine le pot resserré, Éric (alias Tafioléon 1er pour les intimes) avec qui j’avais fait la rando TT 2016 me rattrape. C’est l’occasion de faire la fin de la trace avec lui et son acolyte Rodolphe, amateurs de randos de galériens autant que de celles « pro ». Eric fait partie de ces pilotes qui pense que “peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse” : Ce qui compte réellement pour lui c’est de s’éclater avec ses potes dans les chemins peu importe le niveau de galère.

Au secours les copains !

Le « bivouac »

Le soir, après des journée de roulages marathoniennes, je découvre les avantages du confort. On a droit à un vrai repas qui change des pâtes faites au réchaud (c’était des pâtes quand même… mais avec de la viande et de la sauce). L’ambiance est sympa, chacun raconte ses galères de la journée et fait preuve d’une parfaite mauvaise fois motarde pour justifier ses mésaventures… S’il y a un truc de certain, c’est que l’on est tous bien identiques sur ce point-là !

Comme au resto !

Le matin, le café n’a pas la saveur sauvage de celui que Tom nous fait sur son réchaud mais c’est l’occasion de discuter avec Laurent Cochet. Moment gâché par l’arrivée de Cigalou. Je l’ai décidément toujours sur le dos celui-là.  Rassurez-vous, je me suis empressé d’aller dénoncer ce passager clandestin à l’organisation. Il aura quand même réussit à subtiliser un café et un croissant avant de nous échapper. 

Le squatteur…

Le samedi soir, on a même fêté la Saint Jean en mode colonies de vacances. Bon, la moyenne d’âge des personnes présentes était triplé par rapport aux colos de mon enfance. Tous réunis autour d’un grand feu de camp, avec des guitares pour mettre l’ambiance, c’était l’occasion de se marrer avec plein de traileux et de refaire le monde jusque tard dans la nuit. 

Méga feu de camp !

Bilan

Au terme de ce weekend riche en découvertes et en rencontres (ben oui, 170 participants ça permet de faire pas mal de rencontres) j’en suis arrivé à une réponse à ma question initiale… à la normande.

Je suis certain que ces deux types de randos ont bien leurs places dans le monde du trail. Chacune ayant ses qualités et ses défauts. Mais un même traileux peut très bien s’amuser dans l’une comme dans l’autre, l’essentiel étant de savoir dans quoi il s’engage.

Après – étrangement – les chemins piégeux, les corvées de tente et les galères en tout genre, ben ça m’a un peu manqué ce weekend là.

Je crois qu’au fond, j’aime quand un plan se déroule avec accros…  

( Crédit photos : Cocoricorando)

5 Commentaires

  1. Sans accrocs….Achéte une boite de vis 🙂 Plus sérieusement une rando sans galère c’est comme un sandwich rosette sans cornichons ta la forme mais pas le fond. J’ai remarqué les événements que propose Cocoricorando c’est beau, bien organisé, accessible à tous, plein de monde, chè….chut, je me trompe peut être mais ce genre de balade tu la fais aussi pour te faire des souvenirs et la de ce que tu en dis ça sera pas « mémorable » .

    Bref y a que les cons qui changent pas d’avis l’an prochains que me fais mon avis sur un de leurs événement.

    GAZZZ

    • Salut,
      Tout d’abord c’est vrai que ces randos ont un coût mais vu l’organisation et la prestation qu’il y a derrière je trouve qu’il est justifié. C’est sûr que tu la fais aussi pour avoir des souvenirs et je pense qu’elle sera mémorable. Mais tout dépend du niveau de galère auquel tu es habitué… J’aurai des bons souvenirs de cette rando : les gens rencontrés, les beaux paysages…
      Mais il y a des randos qui en créé plus : la trans-auvergnat-limousi qui était ma première rando trail (et là ou j’ai rencontré les membres de Viedemotard) reste par exemple pour moi la meilleure rando trail que j’ai faite. Je pense qu’elle sera gravée pour longtemps au fond de ma mémoire. Il y a également des moments dans certaines randos qui sont mémorables comme la fois où avec Cigalou on a du trainer sa moto par terre pour réussir a lui faire faire demi-tour alors qu’elle était tombée dans un talus, ces endroits où on a passé 2h pour faire 300m car il fallait être trois à tirer-pousser pour réussir a franchir ces ornières, cette marche, ce bourbier, cette montée…
      Alors je ne dis pas qu’elle ne sera pas mémorable, et puis il peut toujours t’arriver des trucs improbables (surtout si t’es avec des gars qui ont la poisse…). Mais c’est vrai que si tu es habitué à faire du trail plutôt engagé sur des chemins techniques tes souvenirs se constitueront certainement plus de rencontres et de paysages que de mésaventures…

  2. Bonjour,
    Sympa, ce compte-rendu.
    Tu dis que : « Leurs randos trail s’adressent essentiellement par leurs traces à des maxi-trails (même si c’est ouvert à tous) et à des pilotes aux écarts de niveaux très importants. »
    Ça veut dire que ça va très vite et qu’on ne suit pas avec une 250 qui manque de puissance ? donc c’est de la route ?
    Ou bien que l’on s’ennuie quand on vient avec une petite ?
    Ou alors qu’il faut transporter minimum 40 kg de matériel ?

    Donc : pourquoi c’est prévu pour les maxi-trails ?
    Et pourquoi des niveaux variés ?

    Ça me tenterai bien une fois pour tester (avec un pot de rechange).

    Benoît

    • Dis toi juste que la trace est pensée pour être faite par un type en 1200 GSA sans qu’il ait le niveau de J.P Goy pour autant.
      Donc à toi te voir. Si tu as un 250 enduro, oui, tu vas te faire chier à fond, je te le garantie. Si c’est un 250 trail, ça devrait être marrant. Il y en a beaucoup d’ailleurs (et ça roule en mode balade pépère donc pas de PB de puissance !)

  3. Bonjour à tous.
    Tout d’abord, merci pour ce petit article bien sympa.
    Perso, roulant en trail et n’étant pas une experte en passage techniques, j’y trouve tout à fait mon compte dans ce type de rando. Après un peu galère et d’imprévus, ça ne fait pas de mal non plus 🙂
    Par contre, rando organisée n’est pas synonyme de balade tranquille : je me suis abstenue de faire certaines rando car justement très techniques. Y’a de tout pour tout le monde.

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