Je rentrais de l’entraînement et j’étais au niveau de Guéthary quand j’ai vu cette motarde sortir du village pour s’engager sur la nationale. Elle s’arrête au feu et je regarde sa monture : une BMW préparée avec un réservoir blanc, une selle en cuir, un feu arrière rond. Bref, la panoplie complète de la moto vintage. Je me dis que je vais me mettre à côté d’elle puisqu’elle m’a fait de la place en se mettant bien à droite. Mais voilà, je remonte le regard et, sur son cuir, il y a marqué dans le dos « Sorry, my bad », comme à la bombe. Du coup la kéké en moi a pris le contrôle avant même que je n’ai pu penser « c’est pas grave, c’est la mode ».

bad

À partir de là, « je » est Kéké…

Je m’arrête donc un peu en arrière de la Princesse au Casque Paillettes et relis bien attentivement ce que la personnalité raisonnable de moi-même avait lu quelques secondes auparavant. Il y a bien marqué « Sorry My Bad » à la bombe au dos de cette nana. Nous sommes tous bilingues dans ma tête et nous pouvons affirmer qu’une phrase ainsi écrite, sur ce ton et à l’arrière est bel et bien une provocation disant « Je suis désolée, c’est ma faute ». Je suis encline à interpréter la fable suivante : désolée de te doubler, c’est moi qui suit trop rapide.
Ah.
Hahaha.
Hahahahahaha.
Le feu passe au vert et, il n’aura fallu que je ne me mette qu’en troisième pour fumer la Belle et la transformer en un petit point brillant dans mon rétroviseur et d’en rire tout haut dans mon casque. Je suis une kéké, subis ma magnificence.

panda-regret

À partir de là, « je » redeviens raisonnable…

Il faut vraiment que j’arrive à contrôler cette partie de moi-même qui a absolument besoin de prouver qu’elle en a une plus grosse (moto, je suis une fille) que les autres. Je réagis cruellement mal à la provocation – que je suis seule à voir d’ailleurs : la nana a sûrement acheté ce blouson parce qu’il était bien taillé et un peu drôle. Pas de raison de s’enflammer. Peut-être aurais-je du me mettre à côté d’elle et nous serions devenue amie, moi la Bourrine et elle la Princesse ; on aurait vécu des aventures drôles, inattendues, épiques même. D’ailleurs, je l’ai cherchée dans mon rétro, peut être avec sa Béhème aurait-elle voulu répondre à Kéké-moi et m’aurait-elle suivie mais non. Elle restait un point lointain dans mon champ de vision arrière. Tant pis, je ne me serais pas fait de copine aujourd’hui…

Par contre, Miti, mon destrier, elle envoie du lourd et je dois être attentive à ce que la marée chaussée ne me grille pas en train d’exploiter (à peine) ses muscles. Disons que je la soupçonne d’être de mèche avec Kéké-moi dès que l’occasion se présente d’envoyer ses chevaux au grand galop… En restant prudente quand même !

2 Commentaires

  1. Gaffe au côté kéké! Parce que mettre une valise à un collègue au feu rouge, c’est marrant. Se faire flasher 2km plus loin et perdre son permis, ça l’est moins (True story, ça m’est arrivé samedi).

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