Lundi soir, j’étais invité au vernissage de l’exposition « Le bord des mondes » au Palais de Tokyo. Quel rapport entre un musée d’art contemporain et la moto tu vas me dire ? Ben, étonnamment, c’est le Prince Noir. Le célèbre tour de périph’ qu’il a réalisé en 11 minutes 04 (autant te dire qu’il ne roulait pas à 70km/h le gonze) en 1989 a dû émoustiller les artistes « rebelles » organisant l’expo. Du coup ils ont installé sa vidéo dans le musée. Parce qu’en plus de claquer un chrono qui fera date dans l’histoire de la moto, le type avait un côté visionnaire en scotchant au chatterton sa grosse caméra sur le réservoir de son Gex. Si on y réfléchit, c’est un peu lui qui a inventé la Go pro…  

Pour ce qui est de l’expo en elle-même, les motards présents ont été assez déçus par l’accrochage. La part belle était donnée aux merdouilles conceptuelles – pardon, aux œuvres d’art contemporaines ambitieuses – tandis que la vidéo du Prince Noir se retrouvait « cachée » dans un couloir tellement sombre qu’il fallait presque sortir une lampe torche pour déchiffrer le panneau explicatif. Et histoire d’être sûr de la rater, la vidéo était projetée sur un… I-pad. Le mini en plus.

Mais, ce choix « artistique » est finalement assez révélateur de la place de la moto dans notre société : elle est au bord de cette exposition consacrée au « bord des mondes », le bord du bord quoi, à la marge de la marge. Ce qui permet de se rappeler que même si nous ne sommes plus associés systématiquement à des méchants « blousons noirs » comme dans les années 80, les motards restent des ovnis dans les mentalités du XXIème siècle : incompréhensibles pour la plupart, nuisibles pour certains. N’est ce pas Anne (Hidalgo) ? Tout compte fait, sans le vouloir, les mecs des beaux-arts nous ont fait un bel hommage en isolant la vidéo du Prince Noir. La moto n’est pas au « bord » d’un monde. Elle est un monde à part entière.

Avant de dégainer ton commentaire acerbe façon « si la moto a une mauvaise image c’est justement à cause des tarés comme le Prince Noir », laisse-moi te dire mon point de vue sur ce personnage aussi légendaire que polémique. Tu le sais bien, je suis l’antithèse du fondu de vitesse. Ma philosophie au guidon se résume à la fable de La Fontaine : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Faut dire qu’ayant un V-Strom, ce n’est pas comme si j’avais le choix. Mais j’assume totalement mon côté pépère au guidon. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de rouler longtemps, loin et surtout chaque jour d’une vie que j’espère longue. Alors autant te dire qu’un type qui trompe la mort à fond de boîte sur le périph’, ça me dépasse un peu…

N’empêche que cette vidéo du Prince Noir – que j’ai du voir mille fois en qualité pourave sur Youtube – elle me fout toujours les poils au garde-à-vous. Ce n’est pas le compteur à 280km/h, ni les slaloms entre les bagnoles qui me donnent le frisson. Non, c’est plutôt la troupe de motards escortant le Prince Noir jusqu’au périph’, des dizaines de phares ronds brillants dans la nuit. Ce qui me touche, c’est les interviews de ses copains avec leur accent de titi parisien à la Renaud et des phrases cultes comme : « La moto c’est un monde de copains, c’est un club très ouvert, c’est la solidarité en fait » ou « On s’est fait chier toute la journée donc faut bien se défouler ».

Ces 11 minutes 04, ce n’est pas une apologie de la vitesse, c’est le souvenir de toute une époque. Une époque sans radar embarqué (et sans ABS). Une époque où la moto était encore une affaire de jeunes et où soufflait un vent de liberté. Forcément, entre les arsouilles à tout va, l’arrivée en force des sportives japonaises et l’immaturité des gamins qui les pilotaient, ce fut aussi l’époque douloureuse des grandes hécatombes. Il n’est pas un de nos pères qui n’ait un frère de route à pleurer. Aujourd’hui, j’imagine que le Prince noir ne peut regarder sa vidéo sans que ses yeux ne rougissent, repensant à tous ses potes qui n’ont pas eu la chance de devenir de vieux cons. Cette génération voulait vivre vite et mourir jeune. Beaucoup trop ont réussi à le faire.

Voilà ce que je vois quand je regarde cette vidéo. Un moment d’histoire de la moto, avec ses gloires, ses folies et ses peines. Un moment du passé. Aujourd’hui, nous, les jeunes motards, nous devons trouver notre propre voie, notre propre histoire. Ce ne sera pas celle de la vitesse, ce n’est plus possible et ce n’est pas plus mal. Mais face à une société de consommation à outrance où la moto n’est plus qu’un produit comme un autre, ne pourrions-nous pas afficher notre différence ? Remettre l’humain, autrement dit l’esprit motard, au centre de notre passion ? Je voudrais pouvoir raconter un jour cette histoire à mes enfants. Leur raconter que dans les années 2010, être motard c’était refuser d’être un bête consommateur. Que dans les années 2010, la solidarité motarde c’était cracher à la face de ce monde individualiste et narcissique.

Je suis un rêveur. Et tu sais qui j’imagine se laisser souvent aller à ce rêve aussi ? Le Prince Noir. Ce serait aujourd’hui un vieux monsieur qui aurait eu le temps de mûrir, de fonder une famille, de prendre du bide, en un mot, de vivre. Si un jour j’avais la chance de le rencontrer, je ne lui demanderai pas de me raconter ces fameuses 11 minutes 04 mais ses motos, ses balades, ses arsouilles, ses emmerdes et ses copains.

Si un jour tu croises le Prince Noir, demande lui plutôt de te raconter sa vie de motard.

49 Commentaires

  1. MarineMat15 :
    Pour une fois je n’ai pas eu le sourire d’une oreille à l’autre en te lisant, j’ai eu les poils des bras qui se sont dressés ! Qu’est-ce que j’aurais aimé t’avoir comme prof !

    Et j’hallucine tous les jeudis un peu plus, niveau philosophie tu es mon clone version mec ! A ce point c’est un truc de dingue ^^

  2. Le Président :

    Magnifique texte… une grosse mais alors très grosse pensée pour les potes morts sur la route par passion… Pour les survivants on s’en est tirés sans « trop » de casse… même si l’on vit au quotidien quelques douleurs qui nous les rappellent amèrement… nos accidents…

    V

  3. Vincent :

    J’ai pas envie d’être le mec qui commente pour lécher le cul de l’auteur en expliquant par 15 synonymes et superlatifs qu’il est d’accord. Mais t’as raison.
    Mais je pense que c’est peine perdue pour le renouveau de l’esprit motard. Je roule sur un vieux faz de 98, et quand j’explique que c’est volontaire pour pouvoir mettre les doigts dans la rampe de carbu sans me demander si la garantie constructeur va sauter, on me regarde avec des grands yeux.
    Tout le monde veut une speed triple, ou une z750. Ou pire, une néo-rétro. Ou pire du pire : une BMW à 25000€. Putain la moto c’est pas de rouler avec l’ABS et une selle chauffante. C’est avoir mal au cul parce que t’as pas une selle confort, c’est serrer les fesses en te demandant comment tu vas rentrer parce qu’un de tes antiparasites vient de te lâcher à cause d’une énorme averse, c’est répondre par un sourire au regard écarquillé de tes voisins qui te voient démonter la moitié de ta bécane sur ton parking parce que tu fais ta révision toi-même.

    • Stef :

      Je ne suis pas d’accord avec toi. La moto pour toi c’est la galère. Ben moi je roule depuis 25 ans. Plus tous les jours, çà m’a passé. Et comme je veux pouvoir tourner la poignée en grand, mes motos sont dépoilees et chaussées de slicks. L’une de 90, un gros deux temps qui fume et rechigne parfois à démarrer,se tord dans tous les sens et glisse de partout. L’autre, plus moderne à injection qui démarre toujours, tient le pavé et me permet de claquer des pendules. Alors qu’importe le flacon, pourvu qu’on roule!

  4. Franck :

    Vincent, je te trouve très réducteur. Il faut être plus ouvert, t’as ton état d’esprit sur la moto, d’autre vive la moto très différemment.
    Je te donne mon exemple, mais il y en a d’autres, je roule sur circuit et je fais des courses d’endurance avec une ducat de 2000 qui a 80 cv tous mouillés et je me confronte sans honte à des panigale qui roule plus vite que moi que dans les lignes droite ! Et en parallèle ce qui m’éclate ce sont les grandes ballades ou jamais les roues de ma GSA ne touche une autoroute et avec laquelle je peux me faire 650km de départementales dans la journée sans me poser de questions…
    Est ce que je suis motard ? Oui , même si je n’aime pas la moto utilitaire pour faire un trajet monotone et quotidien…

  5. Greg :

    Tout a fait d’accord avec toi franck. Je trouve ça réducteur que de dire que pour avoir l’esprit motard il faut rouler sur une vieille becanne type fazer de 98 ! Pour ma pars l’espris motard c’est avant tout la liberté et donc de rouler avec ce qu’il nous plait ( ou ce qu’on veut /peut se payer) ! On peut rouler avec une BM a 15000 euros et avoir l’esprit motard ! Enfin bref…

    Sinon tres bel article !

  6. Vincent :

    A la relecture ma rédaction fait tres réducteur effectivement, donc je vais en profiter pour mieux m’expliquer.
    Quand je parle en mal des mecs qui veulent des bécanes à 15000€, ou autres, c’est pour critiquer ceux qui justement y voient un pur produit de consommation et le côté gadget, le côté bling-bling. En région parisienne tu verras rarement un motard roulant avec un monstre de technologie te faire un V quand il te croise, ou te faire un signe du pied quand il te double. Voilà où je veux en venir.
    Et même si je passe un idiot borné, on ne m’enlèvera pas de la tête que la moto est indissociable de la bricole, et avec une tonne d’électronique tu peux pas faire grand chose. C’est comme jouer au rugby sans vouloir se rouler dans l’herbe. Pour moi c’est inconcevable.

  7. Phil91 :

    Bah, je connais des motards qui on l’esprit motard: grande gueule, gros cœur, mauvaise foi, solidaire, individualiste, généreux, cabochard, insoumis, respectueux et qui n’ont pas/plus de moto.
    Motard pour moi, c’est un esprit, pas une moto.

  8. Thierry :

    l’esprit motard le vrai est seulement celui qui ne peux se passer de monture quelque quelle soit !! une récente une ancienne ! si on ne peux rester plus de quelques mois sans rouler la on est motard non pas rouler juste deux mois dans l’année (quand il fait beau) mais surtout QUAND ON A ENVIE DE ROULER !
    je sors d’un accident une bar nous à coupé la route 19 mois pour récupérer et ben je viens de remonter sur selle j’ai mal certes je flippe à chaque carrefour mais le smiley est là derrière ma visière dès que je roule même si je ne me fais plus plaisir et on est plus aussi libre qu’avant !!! j’ai déjà eu un grand excès de vitesse alors je me calme pour ne pas perdre tous mes permis poids lourd, bus etc !!
    donc on est plus autant libre que dans les années 85 mais le plaisir c’est d’être sur 2 roues de se rassembler entre amoureux de la moto et gazzzzzzzzzzzzzz

    V à tous et toutes

  9. Vincent : Les gars, je comprends enfin le malentendu. Je pensais que je n’avais même pas besoin de dire que la première qualité d’un motard c’est d’avoir envie de rouler, encore, plus loin, toujours. Je l’ai pas dit, et en me relisant à nouveau je vois que ça ne transpire pas du tout et pour ça je vous présente mes excuses. C’est tellement évident pour moi que j’ai oublié de le dire, donc du coup c’est normal que ce soit pas clair. Le reste, la bricole etc, j’en démordrai jamais, mais c’est mon point de vue et chacun le sien. Mais promis, j’ai moins l’air d’un connard en vrai qu’à l’écrit. Et si vous voulez rouler un de ces quatre, c’est quand vous voulez.

    J’ai ramassé beaucoup de motards morts sur les routes, et je peux vous dire que le surnom de « hâchoir » qui est donné aux rails de sécurité n’est pas exagéré. Et même si j’applaudis la performance brute du Prince Noir, je trouve ça totalement inconscient. Mais les années 90 ne sont pas les années 2010+. Je roule très fréquemment sur le périph, et il y a des endroits où j’ai eu des frayeurs monstrueuses alors que cet idiot y passe à + de 200km/h… forcément ça ne me donne pas envie.

  10. Bonjour,
    Je me permets de réagir sur le paragraphe où tu affiches ta « différence » en étant motard.
    J’ai plutôt l’impression que tu entretiens des illusions par une crise d’adolescence décalée.
    Je m’explique. On dirait d’abord que tu veux te donner un style, du « cool », du « rebelle », avec des anglicismes et de l’argot, alors que ton expression orale (France Inter) n’a rien à voir. Même si c’est une carapace nécessaire face aux jeunes de banlieues et pour faire partie du « groupe motard », ça reste très conventionnel et artificiel comme l’époque.
    Ensuite, tu dis vouloir « cracher à la face de ce monde individualiste et narcissique ». Pardon, mais tu te craches dessus. Et je crois que tu le sais, tu te traites toi-même de narcissique à plusieurs reprises. On dirait la façon d’être d’un gothique à 14 ans. Impressioner des élèves et des profs fait du bien à l’égo mais ne masque pas le fait que tu n’es pas différent des autres. La société t’a offert un jouet, la moto, mais tu n’en restes pas moins esclave du monde « bobo bienpensant » qui t’offre la sécurité matérielle et que tu ne serais certainement pas capable d’abandonner. En ce sens, passer d’un père « aux mains d’or » à un fils prof d’Histoire est une progression sociale mais pas forcément morale.
    Cette liberté que tu chéris tant, cette façon de glorifier la souffrance physique de tes trajets, c’est du tourisme d’adolescent. A l’échelle du système, tu marches (ou plutôt roule) du berceau à la poussette et de la poussette au berceau tous les jours comme n’importe qui.
    Voilà, je ne te juge pas personnellement et ne remets pas en question ta passion pour la moto, mais la prétention de « rêveur » peut être contrebalancée par celle de « vieux con ».
    Salut

  11. Cher « Paul »,

    Que de mépris en si peu de lignes. Mais tu as pris la peine de lire plusieurs de mes billets avant de t’insurger contre mes inepties donc, pour cela, je te remercie bien bas.
    En effet, le style d’écriture dans lequel je tiens ce blog est volontairement « vintage » si l’on peut dire. Outre les chansons de Renaud et ma collection de Joe Bar Team je puise mon inspiration lexicale dans l’œuvre de Frédéric Dard. Ciel tu m’as percé à jour : cela n’est qu’un exercice de style et dans la vie je ne parle pas comme un banlieusard des années 80. Qui l’eut crû !
    Donc oui, je l’avoue, je parle et j’écris même très bien la France quand je veux. En même temps, la vraie richesse de l’amoureux de la langue, c’est de réussir à en distinguer les niveaux de langage et de savoir se les approprier. Mes dissertations de khâgne n’avaient rien à voir avec ce blog, pas plus que mon mémoire de recherche sur les sociétés occidentales du XIXème siècle ou que la manière dont je fais mes cours. Ce que tu ne sembles pas comprendre, c’est qu’ici je ne cherche pas à me donner un style ou une identité. Ici, je m’amuse, c’est tout.

    Pour ce qui est de mon narcissisme d’adolescent gothique (putain comme tu m’as fait rire sur ce coup là), nous en avons longuement discuté avec mon confrère en blogage le « Motard Bionique ». La démarche d’un blog est en soi profondément égotique. J’essaye de dépasser un peu le stade de mon nombril dans mes articles mais forcément, je me place toujours sous l’angle de ma subjectivité. Cela n’empêche pas que, beaucoup de mes lecteurs et lectrices, jeunes ou plus vieux, se retrouvent, ne serait-ce que ponctuellement, dans mes aventures quotidiennes où je vais du « berceau à la poussette commme… n’importe qui ». Alors on est une sacrée bande de goths qui s’amusent comme des gosses en effet. Et tu sais quoi ? Je te plains de prendre ta passion autant au sérieux, ça doit être bien triste ta vie de motard…

    Pour ce qui est de ton argumentaire sur le « bobo bien pensant » profiteur du système, si j’aime bien ta rhétorique marxiste (quoi qu’un peu bancale), j’ai envie de te dire que de clichés mon cher. Parce que mon père était paysan et moi prof je me suis perverti moralement ? Mon père ma transmis quelque chose de plus important qu’un statut social : des valeurs. Mais ça, ça ne doit pas être écrit dans le Capital. Et je ne crois pas qu’il faille être d’un certain milieu social pour être légitime dans sa contestation d’un système. Mais toi tu dois être un vrai rebelle, je n’en doute pas.

    Enfin, pour conclure, si j’en crois la construction de ta dernière phrase tu me traites tout a fait gracieusement de « vieux con », ce qui est un point de vu que j’accepte. N’empêche, en parlant de con, juste une question : à part critiquer – lâchement – (car je ne crois pas que Paul Bismuth soit ton vrai nom, ou alors je cause à un ex-président) que fais tu ? Moi personnellement, je vis mon rêve puisque j’écris sur ma passion. Après, si « hater » c’est ton rêve, je respecte (bouhouhou encore un anglicisme).

    J’emmerde personne, je n’ai de haine pour personne. Et si ça ne te plaît pas, si tu me considères comme un petit bourgeois merdeux, je ne t’oblige pas à me lire.

    Mais si tu veux que l’on en discute plus longuement autour d’un coca capitaliste ou d’une bière prolétaire, n’hésite pas. Je n’ai pas la prétention de te connaître aussi bien que ce que toi tu sembles me connaître et je pars du principes que tu dois être un mec bien au fond puisqu’on a la même passion.(Quel rêveur, pardon, quel bien pensant je fais)

    Allez, salut !

  12. Tu viens de répondre à côté de mon texte.
    Quand tu écris « Je voudrais pouvoir raconter un jour cette histoire à mes enfants. Leur raconter que dans les années 2010, être motard c’était refuser d’être un bête consommateur. Que dans les années 2010, la solidarité motarde c’était cracher à la face de ce monde individualiste et narcissique. » => Ce n’est pas s’amuser, ça m’a l’air très sérieux et c’est à cette illusion-là que je m’en prenais. L’adolescent goth, ce n’est pas le blog mais ton regard au monde. Pour être légitime dans sa contestation du système, encore faut-il contester le système. Faire des balades à moto, ce n’est pas contester le système. Je crois surtout que tu cherches désespéremment à contrebalancer le fait que tu y es jusqu’au cou dans le système. Enfin, le « vieux con », c’est comme cela que tu aurais pu me caractériser moi après que je remette en cause ton côté « rêveur ».
    Les lecteurs auraient pu juger de nos deux textes sur pièce. Tu as préféré supprimer le mien, c’est ton droit, en me traitant de hater. C’était une critique. A toi de voir si tu es assez serein pour les accepter au moment où ton jeu de rôle a du succès.

    • (Désolé pour la disparation – quelques secondes – de ton premier texte, bug de wordpress et/ou fausse manip’, mais je n’ai jamais censuré, ne t’en déplaise…)

      Je laisse donc juger « sur pièces ».

      Bisous partout

      Le bobo bien pensant consommateur hipster gothique faux-révolutionnaire

      • Merci pour la « réapparition » de mon texte. Une dernière chose, dire fièrement « j’emmerde personne », c’est la preuve ultime que l’on ne bousculera jamais rien de sérieux. Tu peux tourner la chose de façon ironique pour balayer la critique, les faits resteront têtus.
        Bonne continuation donc.

      • Bonjour Paul, Bonjour Cigalou,
        Lectrice passive de ce blog, je n’ai jamais pris le temps de commenter car bien souvent cela se serait résumé à des remerciements. Toutefois aujourd’hui, j’ai pris le temps de lire vos deux argumentaires et voici ce que j’en retiens.
        Oui le monde de la moto a évolué, et malheureusement par forcément dans le bon sens quand on voit le nombre de « motard » qui roule en short et en tee shirt sur de grosses japonaises et qui ne prennent pas le temps de saluer ou de remercier. MAIS, cela n’est pas la majorité des motards et je pense qu’il ne faut pas la réduire à ce seul aspect là.
        Contrairement à ce que tu dis Paul, je pense que rouler en moto c’est justement « cracher à la face de ce monde individualiste et narcissique », car comme cela a été dit plus haut, rouler en moto c’est faire parti d’une communauté et donc « cracher à la face de ce monde individualiste et narcissique », car qui n’a pas déjà rouler à plusieurs en ce souciant de toujours avoir son collègue dans le rétro. L’esprit motard réside dans le fait de rouler une moto (oui par chez moi, on roule les motos et les voitures, désolé ! xD), de se saluer, de respecter la communauté motarde même si on n’approuve pas forcément leur style de moto, leur style de conduite, etc. C’est d’ailleurs pour ça que je continue de saluer les motards inconscients en tong, même si je les plains le jour où ils auront le malheur de goûter le tarmac d’un peu trop prêt.
        Ensuite, une seconde phrase m’a également fait tiquer. D’autant plus que j’ai du mal à voir en quoi elle se situe dans le débat « esprit motard, place de la moto dans la société, et évolution de cette dernière depuis le temps du prince noir », c’est celle-ci : « passer d’un père « aux mains d’or » à un fils prof d’Histoire est une progression sociale mais pas forcément morale ». Cela va être à mon tour de faire un peu d’égo car je reste convaincue que quelque soit l’article que l’on prend le temps de lire, il nous interpelle de manière différente suivant notre situation et notre vécu. Et je ne pense pas que ce soit anodin si toi, Peul, tu l’as fait remonté, consciemment ou inconsciemment, je l’ignore vu que je ne te connais pas. Toujours est-il que non seulement je ne vois pas l’intérêt de ce genre de remarque ici, mais en plus, en quoi ne pas suivre le schéma familial est une progression sociale mais forcément morale … Je suis fille et petite fille de paysan, actuellement thésarde, et de surcroît, la seule motarde de la famille. Je suis sortie du modèle familial et je ne pense pas y avoir laisser ma moralité en chemin.
        Bref, comme je le disais plus haut, cela est hors propos.
        Je conclue donc mes propos par :
        Bonne continuation Paul,
        Et au plaisir de continuer à te lire Cigalou !
        V ! Car malgré les divergences d’opinion, nous sommes des motards avant tout ! 🙂

      • @TiteLilo
        La référence père/fils était en lien avec mes phrases précédentes. Est-ce que Cigalou pourrait demain se passer du système sur lequel il prétend cracher ? Non, son père oui. Ca ne veut pas dire que tout le monde doit être autosuffisant, mais qu’avant de se prétendre libre, faut savoir d’où on parle.
        Quant à la perception des balades en groupe, ce n’est pas cracher sur l’époque mais en être le reflet. On croit être les derniers à défendre certaines valeurs et l’on ne fait que se replier vers un refuge communautariste de plus. Comme des adolescents.

      • @Paul : Il n’y a pas besoin d’être auto suffisant pour être libre. Sinon bien peu de monde le serait à l’heure actuelle où le 13 août la planète vit déjà sur ses réserves …
        La liberté est un état d’esprit !
        Qui n’a pas pris sa moto pour s’évader, se sentir libre, fuir les tracas quotidiens, ne faire qu’un avec la route et voir s’enchaîner les virages et les paysages tout en roulant à son rythme, seul ou en communauté ?
        Le communautarisme n’est pas propre aux adolescents et aux réseaux sociaux. La communauté motarde existait bien avant la création de ces derniers.
        Qui n’a pas sourit sous son casque lorsqu’un motard le salue en retour sur la route alors que ce dernier ne nous connait même pas ?
        Qui n’a pas sourit lorsqu’un motard s’arrête pour venir nous dépanner quand on est en panne sur le bord de la route ?
        Il ne faut pas voir du négatif dans le communautarisme. Je suis loin de cautionner la place des réseaux sociaux dans notre société et l’utilisation limitée que j’en ai me convient très bien, mais il y a parfois du bon à faire partie d’une communauté.
        En tout cas je ne regrette pas de faire partie de la communauté motarde, même si mes balades se font plus souvent en solitaire qu’à plusieurs, cela ne m’empêche pas d’apprécier les deux et de me sentir bien au sein de cette communauté avec mes amis motards 🙂

        @Cigalou : Ma thèse ne va pas se rédiger toute seule ni ici malheureusement ! xD

      • @ Paul:
        « Est-ce que Cigalou pourrait demain se passer du système sur lequel il prétend cracher ? Non, son père oui. »
        >>> Et donc vous le connaissez personnellement pour pouvoir affirmer ce genre de choses?
        J’trouve ça un peu fort (de roquefort…)
        ‘fin bon, j’peux sans doute pas savoir, tout le monde n’a pas la chance d’être omniscient, comme vous 😉

      • La différence entre se sentir libre et l’être, c’est celle entre l’adolescence et l’âge adulte de la pensée. Le communautarisme angélique (on est les seuls à se dire bonjour, à aider, de vrais héros conscients contrairement à cette masse infâme du métro qui doit supporter la promiscuité), le besoin d’être reconnu par ses pairs en utilisant un langage falsifié (du banlieusard 80’s au hipster franglais), le discours de rebellion sans débouché autre qu’individualiste (je crache sur l’époque mais je n’emmerde personne) sont le propre de l’adolescence, quelquesoit son âge. On est loin de V for Vendetta les jeunes.

        • Intéressant questionnement que celui d’être libre ou de penser l’être… Mais la question première dans ce cas, c’est qu’est-ce qu’être libre ? Ne pas dépendre du système ? Dur de subsister d’une part, sans système donc sans société, donc seul, mais encore que possible. Possible aussi de s’y épanouir intellectuellement et spirituellement… Mais ça rend difficilement possible de vivre sa passion de la moto… Sans route, ça se fait, sans station essence, ça se complique, mais au bout d’un moment sans raffinerie, va commencer à falloir être très ingénieux…

          Je résume et simplifie grossièrement ? Absolument, j’aime les raisonnements par l’absurde, je ne m’en cache pas… La société et le système actuels certes sont loin d’être parfaits et sont gerbants par beaucoup d’aspects… Tous comme ceux qui l’ont précédé du reste. Raisonnement de jeune ou de vieux con ? Défaitisme ? En partie ouais. Ça n’en rend pas le constat moins réel. Ça n’améliore guerre les choses non plus. Mais j’ai la prétention de dire que partager une passion qui est celle de la moto, fait goûter au moins un bout de liberté et y donne gout. La partager autours de mots, lui fait prendre du sens, et permet de distiller des valeurs et ça donne, au moins un peu, conscience de certains problèmes et de pistes d’améliorer le vivre ensemble, ce qui est, à mon humble avis, le fondement à sauver de toute forme de société (et ça, c’est pas gagné).

          Ça suffit pas ? Aux armes citoyens ! Prolétaires de tous pays unissez vous ! Nokia connecting people ! Au choix. Mais doit-on jeter la pierre ? Sans apporter de solution ou d’ébauche de quelque chose qui pourrait être mieux; juste un jugement de valeur ? Là j’ai comme un p’tit doute…

    • Moi le truc qui me fait toujours sourire quelque part c’est cet insidieux jugement de valeur qui voudrait que l’engagement de l’un (qu’il soit au travers de ses bafouilles sur un blog, de son métier, de son engagement dans une asso, un parti, dans son refus d’adhérer à quoi que ce soit sinon l’archétype du parfait… N’importe quel archétype qui vous passe par la tête (et bon sang le wathever anglais passait tellement bien dans ma tête là !) soit inférieur à l’engagement de l’autre !

      Se battre contre le système est un combat presque aussi vaste que « mort aux cons »… Que ceux qui ont la solution magique pour le renverser et qu’on vive tous épanouis me la donne, je serais bien content de la connaitre !

      • Et c’est bien à cause de ton dernier paragraphe que j’ai commencé à commenter tout à l’heure. Croire qu’on se bat contre un système en faisant des balades à moto ou parce qu’on a trouvé des gens qui partagent nos valeurs, c’est grotesque. 50 ans d’illusions anticapitalistes devraient au moins permettre de ne pas prétendre « cracher à la face de ce monde individualiste et narcissique » alors qu’on en fait si bien partie.

        • J’ai pas vu de solution dans tes lignes, mais peut-être les ais-je mal lues… La seule chose qui semble se profiler, ça serait d’appliquer à la lettre l’idéal de Marx… Et là j’ai quelques doutes… D’une parce que je n’y croit plus. Justement, en ce qui me concerne, je ne suis plus adolescents et j’ai trouvé au communisme des limites dans le concept, pour ce qui concerne l’épanouissement des individus. Donc fondamentalement je ne peux pas te soutenir sur ce combat camarade. Même si l’idée est belle du reste et la volonté derrière noble !

      • A quel endroit tu as lu que j’étais communiste ? Faut casser un peu les petites cases. Je ne suis pas là pour donner des solutions, j’ai exprimé ce en quoi certains propos de Cigalou balançaient entre l’aveuglement et la naïveté d’une adolescence attardée. Après, chacun trouve son bonheur où il peut.

        • Oh c’est du pur préjugé par rapport à une critique sur un « monde individualiste et narcissique », et surtout en fait sur quelqu’un qui n’irait pas assez loin dans une critique dudit monde, je le catalogue de communiste. Après peut-être qu’il est trotskyste ! J’ai jamais bien pigé la différence profonde, mais j’ai le sentiment que j’aurais le même regard dessus…

          Après quelque part les motards, surtout jeunes du reste, ont souvent été catalogué d’adolescents attardés… et à mon avis y a une part de réalité là dedans ! Mais comme la période la plus propice aux questionnements et à la révolte, c’est l’adolescence, est-ce une si mauvaise chose ?

      • L’illusion, c’est de croire que l’adolescence, c’est l’âge de la révolte. Alors que c’est l’âge de l’illusion de révolte, de la révolte sous contrôle. Les vrais révolutions se font par des esprits mûrs orientant cette énergie adolescente. Et aujourd’hui, l’orientation se fait entre l’individualisme et le communautarisme. Le point de vue de Cigalou n’en est qu’un reflet de plus. Entre la sécurité de l’emploi et les sensations de liberté à moto, il est gagnant-gagnant dans un monde idéal. Tant mieux pour lui, mais faut arrêter de se prendre pour un rebelle.

        • Je ne suis pas d’accord avec toi. Les questions que tu te pose à l’adolescence et les choix que tu fais orientent clairement l’approche que tu as du monde. Si je ne peux qu’approuver ta phrase  » Les vrais révolutions se font par des esprits mûrs orientant cette énergie adolescente. », tu mets toi-même en avant le rôle clé de l’adolescence pour son énergie à vouloir (et quelque part à devoir !) changer, soi-même mais aussi le monde ! Et ça c’est à mon sens crucial…

          Le clivage du moment entre individualisme et communautarisme ? Peut-être. Mais comme beaucoup de choses antagonistes, c’est tellement plein de nuance, et ce sont des étiquettes tellement vides de sens… On est tous des individus, on a tous à un moment ou un autre « joué pour notre gueule ». Et même qu’on rentre tous dans une case, dans une communauté, dans un groupe dans lequel on se sent bien, on s’identifie, qu’on mystifie et dont on se revendique plus ou moins. Et qui nous limite plus ou moins aussi. C’est bien ce qui m’exaspère dans les absolus et ceux qui lutent contre un seul des ces absolus : l’autre n’est pas plus épanouissant et on nous y pousse !

          Après c’est à mon avis, et de ce que je vois de l’évolution de proches qui sont profs, (d’histoire en plus ! et TZR dans le 93 histoire de faire ça bien…) ou fonctionnaires, c’est que c’est carrément simplistes de limiter ces choix à une vue sur la sécurité de l’emploi… Ce qui par ailleurs est de moins en moins vrai… Tout comme c’est simpliste de limiter l’attrait de la moto, seul ou en groupe, à un sentiment de liberté ! Je m’attendais à mieux !

      • Je n’ai pas spécialement besoin d’écrire des pavés pour minauder mon point de vue sur des commentaires de commentaires. J’ai répondu aux propos originels de Cigalou, qui étaient bien clairs, par une critique claire. Inutile de pratiquer l’art de la nuance infinie pour noyer un point de vue différent sous la défense de son pré carré. Merci à vous.

        • A chacun son plaisir coupable 🙂 Le mien c’est le débat avec une grosse appréciation des nuances ! Mais du reste, si j’écris tant de pavés, c’est peut-être que la critique n’était pas si claire dès le début ? Mais peut-être que ce que je fais est inutile après tout… Triste effet de la société pleine de vacuité dans laquelle nous vivons !

  13. Je n’ai qu’une chose à dire: peace, love, licornes et bisounours! ^_^

    Non, plus sérieusement, quelle tournure dramatique!

    *grabs popcorn & watches*
    (Mon Dieu, encore de l’English, ça devient pénible!)

  14. Oh là là les gars!
    Faut pas vous prendre la tête comme ça!
    Une binouze un bon coup de moto et on en parle plus…
    Cigalou tu peux continuer, moi ça me plait bien.
    Peace!

  15. « La différence entre se sentir libre et l’être, c’est celle entre l’adolescence et l’âge adulte de la pensée. »
    Paul. Paul, Paul, Paul… Comment te dire… La différence entre se sentir libre et l’être, c’est le regard exterieur et l’interet qu’on lui porte (et dans certains cas des murs, des gardes et des savonettes). Qui est-tu pour dire a Cigalou qu’il n’est pas libre si il en a le sentiment? Qui est-tu pour dire a son père qu’il l’est (surtout en ces temps où les agriculteurs de la nation ont l’air de légèrement se plaindre du joug de la grande distribution)?
    « Le communautarisme angélique (on est les seuls à se dire bonjour, à aider, de vrais héros conscients contrairement à cette masse infâme du métro qui doit supporter la promiscuité), le besoin d’être reconnu par ses pairs en utilisant un langage falsifié (du banlieusard 80’s au hipster franglais), le discours de rebellion sans débouché autre qu’individualiste (je crache sur l’époque mais je n’emmerde personne) sont le propre de l’adolescence, quelquesoit son âge. »
    Paul. Paul, Paulinou, Paul… les gens qui prennent le métro sont des héros. Tu parles de supporter la promiscuité, je rajouterai bien la pollution et les agressions (visuelles, auditives, olfactives, tactiles et parfois même, oui, gustatives). Ce sont eux les héros, mais de là a leur attribuer le statut de communauté, angélique ou pas, il y a un gouffre béant qu’aucun adolescent ne se risquerait a franchir. Personnellement, et comme beaucoup de gens, je parle plusieurs langues. Dans mon cas 3, et toute modestie prise en compte, plutot bien. Il m’arrive donc d’utiliser des mots qui me viennent dans une langue dans une phrase commencée dans une autre juste parce que le mot est approprié, et n’a pas d’equivalent. Je ne cherche aucune reconnaissance par des pairs aussi divers que variés, et dont le language ne se rejoint que dans la moto. Un banlieusard 80’s (anglicisme, soit dit en passant) ou un hipster franglais ou une infirmiere espagnole parlant de moto auront le meme vocabulaire qu’un Coyote ou qu’un motard de la police. Toujours pas d’adolescent en vue. L’envie de changer le monde peut se traduire de bien des façons… Philosophie, Technologie, Enseignement, Politique… Je trouve… puéril, voire même… adolescent que tu n’envisage que la voie où on fait chier le monde pour le changer…
    « On est loin de V for Vendetta les jeunes. »
    Hahahahaha… Paul… V for vendetta, c’est l’histoire d’un mec SEUL, isolé, qui se venge tout seul dans son coin et qui déclenche une révolution PAR HASARD! C’est juste une impression ou tu nous cassait du sucre sur le dos des individualistes là?
    Allez, je te laisse réflechir, tu en as besoin.
    Bisous

  16. Je ne comprends pas tous ces romans
    Quand on n aime pas on est pas forcé de lire… Alors pourquoi critiquer un blog qui est forcément personnel
    Perso j aime donc je continue 🙂

  17. Bon bon bon, faisons le point les aminches.

    Si j’ai bien compris, ce sont ces propos révolutionnaires que tu me prêtes Paulo qui semblent te poser problème puisque je ne suis qu’un faux rebelle. Certes. Je pense que tu sur-interprètes un peu les choses et me prêtes des ambitions de Che Guevara pour mieux me reprocher d’avoir la prétention de les avoirs. Tout le monde est encore là ?

    A travers ces quelques lignes qui t’ont choquées je disais – tout simplement – que continuer à faire vivre la solidarité motarde, l’entraide et toute ces choses, c’était déjà une façon – certes modeste – d’aller contre une société qui cherche toujours plus à nous monter les uns contre les autres (jalousie d’une profession à l’autre par exemple, n’est-ce pas ? Tu le nieras mais ça transpire quand même beaucoup dans tes « textes ». L’Education Nationale recrute d’ailleurs si ça te dit…)

    Je ne dis pas que le Grand Soir aura lieu grâce à notre petit salut motard. Je me dis juste que ce sont des petites gouttes qui font les rivières et qui si déjà chacun essaye de balayer devant sa porte en cherchant à être plus solidaire (avec les motards… et les autres, on est pas sectaires), ce ne sera qu’un petit pas, mais c’est toujours mieux que de rester assis. Donc, oui, je maintiens que dans une société aseptisée prônant le risque 0 et le chacun pour soi, chevaucher une moto et faire preuve d’Esprit motard c’est déjà un acte subversif mine de rien. C’est tout. Je n’appelle pas à la mort du capital, de l’Etat et compagnie. Je te parle de mentalité là, pas de politique.

    Autre petite détail (que Damien a justement soulevé) : croire qu’un paysan peut être aujourd’hui auto-suffisant relève d’une parfaite méconnaissance des problématiques agricoles de notre société. Cela me donne quelques renseignement sur ta mystérieuse identité tu me diras. Mais, pour la prochaine fois, dans les débats, évite les sujets pas forcément maîtrisés, c’est casse-gueule…

    Enfin, je tenais à remercier tous ceux qui ont fait chauffer leur clavier cette aprem. Avec beaucoup d’arguments, d’humour, d’esprit et de… répartie vous avez fait preuve d’une belle solidarité (motarde?). D’ailleurs, Paulo, pour une bande d’individualistes, c’est pas mal non ? Donc un immense merci à tous !

    Et étant donné que comme nous disait notre maman quand on était petits : « c’est celui qui s’arrête qui est le plus intelligent », je propose d’en rester là. Tu ne repasseras certainement plus par ici Paulo mais saches que tu nous auras quand même apporté quelque chose de précieux.
    En effet, il manquait un surnom affectueux avec lequel apostropher mes lecteurs et je trouve que  » Goths  » ça sonne vachement bien (on quitte le vintage 80’s pour du début 2000 mais tu m’en voudras pas hein?) Donc merci à toi et ma proposition de bière tient plus que jamais. Qui sait, on finira peut être copains comme cochons ?

    Sur ce, à la semaine prochaine et… Salut les Goths !

    • Le renforcement individualiste, c’est que la moto (malgré les balades et les jolis gestes), c’est aussi une autre forme de chacun pour soi où l’on se démarque de la « masse ». Quel risque 0 combats-tu ? Celui de te tuer sur la route pour un peu de sensation forte ? Je me demande ce qu’un frère officier pense profondément de cette illusion adolescente de chevalier des temps modernes…
      Le renforcement communautariste, c’est la réaction de tous tes potes sur mes quelques commentaires, comme si tu ne pouvais pas te défendre. Ils se sentent visés à travers toi et jouent aux chiens de garde. Je pourrais nuancer mille fois ce que je voulais dire par « autosuffisant » ou d’autres concepts, que ça n’y changerait rien. C’est rassurant d’être soutenu par le groupe, mais ça ne rend pas ce que j’ai dit plus faux.
      Merci de ton invitation à boire un coup, mais je pense t’avoir fait comprendre mon opinion. Pas besoin de rencontrer tous les gens avec lesquels on a un différent sur internet, ça c’est de la pensée magique de prof, un métier fort respectable qui plus est dans tes conditions.

      Salut le Goth.

      • Franchement « Paul », je trouve que vous manquez cruellement de ce que l’on appelle l’humour…

        De plus, si on vous écoutait, tout serait forcément noir ou blanc.
        Merci à Cigalou pour ses nuances!

        Nous sommes tous des êtres humains (quoique pour vous, je ne suis pas trop sûre, peut-être êtes vous Vulcain, ou peut-être même un androïde? 😀 ) avec nos sentiments, nos envies … et nos contradictions! 😉

        Faisons l’amour, pas la guerre! (Non, ceci n’est pas une proposition Paul, ne vous emballez pas 😀 )

        ‘fin bref, belle semaine à vous, les Goths 😀

      • Alors comme ça, pleutre de mes deux, t’as pris ton courage à deux doigts pour venir répandre ton engrais nauséabond et infertile sur les terres de ce brave môme qui ne t’a rien demandé. Pour donner des leçons de vie, de morale, essayer de t’exprimer dans la langue de Malraux, alors que ça soutient même pas la comparaison avec un manuel d’entretien. Bokassa minable, tu t’es proclamé empereur de la sociologie motarde. Le Dolto de pavillon de l’adolescence. Mais fais nous plutôt rêver par ton parcours hors norme, éclaire nous à la flamme de ta vie étincelante, minuscule résistant de 46, sociologue de MJC, plutôt que de te planquer sous un nom d’apparat qui, c’est vrai, te va à merveille. Remarque comme disait l’autre, t’as l’air tellement faux derche que c’en est presque de la franchise.
        Si pour toi rouler à moto, c’est qu’une question de trajets et de postures, c’est que t’as rien compris, ce qui n’étonne personne, remarque. Mais se taper le culot (anonyme) de venir gerber ici un pareil vomis intellectuel, c’est un peu fort. Mossieur critique le communautarisme, celui dont on lui parle à la téloche, bien sûr, sans même se rencarder sur la définition du gros mot en question. Les Montagnards de la Révolution, ils étaient pas communautaristes ? Et les Résistants (les vrais…) ? Les punks ? Les motards ? D’ailleurs tu devrais être bien placé pour savoir que nous autres, motards, agissons selon des codes précis communautaires.
        Tu causes de liberté mais t’as l’air bien étouffé dans ton col de chemise serré de petit bourgeois aspirant à une reconnaissance merdeuse. La liberté, ça se vit par épisodes éphémères, inopinés, étourdissants, pas par militantisme. C’est l’opposé de la contrainte, vois-tu, sans laquelle ladite liberté n’existerait pas. Un peu comme si tout était blanc, tu piges ? Sans noir, le blanc n’existerait pas non plus. Bon, on t’a perdu, là, le camouflé, rat masqué.
        Allez, continues de traîner tes mocassins de philistin dans la lointaine banlieue de la pensée, animal nocturne de la félicité, et viens pas nous chier dans les bottes ici, agréable lieu de l’exaltation motocycliste.

  18. Paul, tu sembles avoir une haute opinion de toi-même pour penser que ton regard est assez pertinent pour percer les intentions des autres. N’oublie pas que l’intelligence se jauge elle-même, et que la présence d’un espace de commentaire sous un article de blog n’entraîne pas d’obligation de s’exprimer. Par conséquent, avant de laisser des commentaires puants de condescendance, tourne 7 fois tes doigts avant de t’attaquer à ton clavier.

    Mais toi tu ne commentes pas, tu écris des « textes ». Et sous pseudo. Sur internet. Putain, bravo mec.
    Alors même que ces conditions optimales te placent à une encablure de souris pour vérifier tranquilou tes infos sur google (ou bing, chacun ses goûts), tu te laisses emporter par une prose proche de la diarrhée verbale. Et tu confirmes ce dont nous ne doutions pourtant pas : tu enchaînes les approximations, les erreurs, et les clichés propres à ceux qui pensent que personne n’est titulaire de la bonne parole… sauf eux-mêmes.

    Cigalou a eu les couilles de lancer son blog, ce qui l’expose aux trolls dans ton genre. Grand prince, il te propose de continuer la discussion autour d’une bière. Toi, tu ne fais que répéter le discours étiqueté et dogmatique que seul un cerveau usé par l’onanisme intellectuel en bande organisé peut supporter.
    Tu utilises des belles phrases, tu fais appel à des concepts majeurs (que tu ne maîtrises pourtant pas). Mais la qualité d’un discours ne se mesure pas au nombre de syllabes, ou au score que tu pourrais obtenir au scrabble.
    Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Démonstration : Paul, tu es un gros tocard.

  19. Rhrrrooo,
    Aller, je ne sais pas trop pourquoi mais ce soir j’ai envie de m’inviter au débat… Bien sur ma prose ne sera pas au niveau d’un disciple d’hypokhâgne, car désolé mais je me suis tapé un 06/20 en philo et en français lors de mon lointain bac D. Je vais donc faire de mon mieux.

    Alors tout simplement j’ai envie de vous dire, vous êtes sur que vous ne vous prenez pas la tête pour rien ?

    Tout d’abord je suis toujours circonspect sur les tendances sado-maso de certains. C’est un peu comme l’ami Paul, il fait part de son mécontentement sur la prose d’un blog perso, et comme il aime ça (s’infliger des trucs qu’il n’aime pas) et bien il persiste à y passer des heures pour dire pourquoi il n’aime pas, s’attirant par la même occasion les foudres des aficionados du blogueur en question (logique, ils sont plus nombreux, eux ils sont là parce qu’ils aiment ça). En plus le camarade Paul n’est même pas payé pour faire ça, il le fait sur son temps de loisir. Moi je dis que la nature humaine est vraiment formidable ^^, c’était sans doute trop simple de passer tout simplement son chemin.

    Bon, recentrons mon propos sur le sujet, l’esprit motard c’est quoi ? La liberté, les mains dans la graisse, l’esprit rebelle, le jeu du chat et la souris avec les pandores, les potes, la frime au café ??? Et si ce n’était pas tout simplement se faire plaisir ? Qu’importe la manière, nous sommes tous différents. Mais pourquoi « cracher » (pas tous heureusement) sur telles ou telles vision de la moto, si cela plait à son propriétaire ?

    Du coup, même si vous en avez rien à fou..e, je vais vous livrer ma vision de la moto (car moi aussi je dois sans doute avoir besoin d’une reconnaissance sociale pour raconter « ma life » sur le web, ça doit aussi s’analyser par un psy je pense, lol).
    La moto permet de vivre le voyage au lieu de le subir. Elle permet de faire corps avec l’environnement (et accessoirement avec la « maman » en SDS), alors que dans une BAR (boite à roue pour les intimes), c’est juste des images qui défilent, comme à la télé. La moto permet d’effacer rapidement le put.n de camping-car qui normalement vous aurait mis les nerfs à vif pendant les 20 kilomètres de virages qui vont suivre (désolé, je suis montagnard, je manque de repères citadins). La moto permet de se stationner facilement, de prendre du plaisir en virage, de dépasser rapidement et en sécurité, de prendre un coups de pieds au cul à volonté… Bref, vous arrivez encore à rouler en BAR vous ? Moi pas, sauf si vraiment je n’ai pas le choix.

    Mais en fait je pense que je ne suis pas un vrai motard… Je suis une quiche en mécanique (j’ai horreur que ça tombe en panne et encore moins sur une autoroute à 1000 km de chez moi dans le pays d’à coté où ils ne font pas le moindre effort pour parler français). Je n’aime pas avoir froid, je n’aime pas me mouiller, je n’aime pas risquer ma vie sur le verglas, j’aime juste voyager et me déplacer rapidement. Je suis donc à affreux qui roule sur une moto à plus 15000 euros (à propos pour les BM, il faut réviser les prix, à ce tarif là vous n’avez pas grand chose…) avec tout plein de confort inavouable et avec un équipement me permettant de palier les contraintes détaillées supra. En plus, comble de l’horreur, pour jouer au bobo du dimanche, je roule aussi en néo-rétro avec le déguisement adapté qui va bien, pour moi aussi faire croire que suis un vrai. Et je vais vous étonner, si si, j’aime ça !!! Je ne l’explique pas, mais j’aime ça…

    Ensuite cet esprit motard ne serait t’il tout simplement pas cet esprit qui fédère tout ceux qui ont une passion commune ? Ou des galères communes (je vous assure que 500 bornes sous la flotte par 5° ça crée des liens avec les autres « galériens » et vous le savez très bien !).
    Regardez deux geeks qui se croisent (des vrais, pas des utilisateurs de smartphone, des gamers ou des bidouilleurs de PC), vous verrez instantanément la frénésie qu’ils auront à échanger leur challenges et expériences respectifs.
    Pour exemple, comme je suis moi aussi un affreux capitaliste qui me vautre dans mon confort quotidien, j’ai la chance de jouer régulièrement avec des avions et des hélicos (enfin la chance, je me suis aussi un peu sorti des doigts du c.. pour forcer la chance, à défaut d’avoir les sous). Et bien c’est juste pareil. Deux pilotes qui ne se sont jamais croisé se tutoieront instantanément et partageront ensemble leur passion commune. La solidarité sera la même que chez les motards, en cas de problème, vous ne serez jamais seul…

    Sauf que, sauf que, beaucoup d’entre vous sont des citadins et déplorent alors la déshumanisation du motard qui ne daigne pas vous saluer du haut de sa K1600 flambante neuve. Mais ça c’est un problème de parisien (désolé pour les a-priori), en campagne on ne verra jamais ça !

    Voilà, je suis presque arrivé au bout de ma thérapie du soir. Pour moi la moto c’est le partage d’une passion, mais cela ne rend pas forcément le motard sympathique pour autant. Si je lis ce blog, si je vais prochainement participer au grand TT de capitaine Homard, ce n’est pas parce que Cigalou est un motard, c’est parce que ses textes me plaisent, me font rire ou m’émeuvent, parce que j’aime sa manière de voir les choses et parce que nous partageons une passion commune (qui aurait tout aussi bien pu être la pêche à la ligne).
    Un motard avec un caractère de blaireau reste avant tout un blaireau à mes yeux, bien avant d’être un motard. Nous avons certes un centre d’intérêt commun, mais cela se limitera à un V de courtoisie lorsque nous nous croiserons. Pour le reste si je rencontre un véhicule en panne, je m’arrête que ce soit un vélo, une moto, une voiture ou même un camping-car (quoi que pour le dernier exemple c’est pas si sur^^). Mais c’est encore sans doute un réflexe de campagnard. Ceci dit, soyons honnête je suis mal placé pour critiquer, je ne serais certainement pas le même au milieu du périf…

    Sur ce, V à tous les passionnés, que ce soit de moto ou de cerf-volant !

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.