Dimanche 24 janvier, 10 heures. Je suis en train de courir à côté d’une moto qui n’est pas la mienne. Tractée par une corde. Elle refuse de démarrer. Sûrement à cause du gel dans la nuit. Je dois sauter dessus une fois qu’elle a pris assez de vitesse. L’exercice est casse-gueule, mais au moins, je n’ai plus froid ! Comment en est-on arrivé là ?

 

En ce début d’année, les crampons démangent. Il faut tourner la page de 2020 en se programmant une bonne rando avec bivouac. Plus qu’une hivernale, on s’est mis d’accord pour une vraie belle trace off-road. Avec quelques passages de choix histoire de se réchauffer. Dur de caler une date, mais en cette fin janvier, nous avions rendez-vous dans le Beaujolais pour un parcours concocté par Julien !

Du gras, du dur, de l’entraide

90km variés, très peu de bitume. On retrouve le duo Julien et Rémi sur leurs Yamaha 250 TTR, comme au Hard Défi Tour. Ils ont réussi à mettre leur bagages sur ces petits trails hyper légers. Ils en ont l’air enchantés.

Comme des (sales) gosses (crédit photo : Lucas)

Julien aime bien nous mettre en haleine lorsqu’il part en reconnaissance. Alors, les semaines avant la sortie, on a vu de belles photos dans la neige ! Les pluies de ces derniers jours ont plutôt rendu le terrain bien gras. Quelques uns en feront les frais en croisant les skis dans les ornières.

Plusieurs points de vue ponctuaient le parcours (crédit photo : Myck)

Au passage. Chapeau à Myck et son XR650 en pneus mixtes, voir clairement orientés bitume. Lorsqu’il me l’a prêtée, j’ai bien failli m’en coller deux ou trois dans les chemins ! Le reste du temps, j’ai adoré ce moteur et cette agilité. Avec une monte typée enduro, le potentiel est juste dingue !

Et le démarrage au kick par 0°, ça réchauffe ! (crédit photo, Lucas)
Samedi 23 janvier, 11 heures 15.

La piste du gaz, un rayon de soleil, du dénivelé, la vue sur les monts autour… Un côté magique. Le TTR vole et donne tout ce qu’il a pour gravir les côtes ! Certains s’y reprendront à plusieurs fois. Les copains sont là pour donner les bons conseils, pour tirer et relever aussi quand ça ne passe pas.

Comme pour refaire une tension de chaîne en pleine montée (crédit photo : Lucas)
Samedi, 14 heures 30. TT rime avec humilité, et humidité !

Il a fallu que la pluie s’en mêle sur une partie de l’après-midi. Avec en point d’orgue une rivière à traverser avec pas mal de courant ! Lucas tombe à la sortie de ce passage à gué. Il a littéralement plongé la tête dans l’eau. Heureusement, le matériel vidéo est sauf, le bonhomme à peine mouillé et la moto n’a pas bu la tasse.

Je crois que le DR n’a pas aimé l’eau. A plusieurs reprises, j’ai pris des décharges en utilisant le frein avant ou l’embrayage. Mais des vraies châtaignes hein ! Du genre à lâcher le guidon ! Première fois qu’elle me fait ça. Mais en coupant les feux ça s’arrête. Il faudra que je regarde ça. Même si ça fait un bon antivol.

Le DR-Taser ! (crédit photo : Lucas)
Samedi, 17 heures 30. Une nuit en cabane

La pluie fini par s’arrêter, on trouve de la neige et de la glace. La dernière difficulté de la journée sera matérialisée par une bonne descente avec de la caillasse. Debout, assis ou même sur le cul. Chacun sa technique. On retiendra Rémi qui se croit sur un vélo de descente plutôt que sa TTR ! Même si il reconnaîtra :

 « j’en ai peu être un peu trop mis… »

Dans sa reco, Julien a dégoté une petite grange. Vu les conditions météo, c’était une très bonne idée ! Un feu dans la cheminée pour faire sécher ce qui peut l’être. Chacun à ramené de quoi boire et manger. Pas besoin de tente ce soir, les sacs de couchages assez rapprochés pour ne pas avoir froid !

De quoi réchauffer le repas prévu à l’avance par Julien ! (crédit photo : Lucas)
Dimanche 24 janvier, 09 heures 15. Moteurs… Ou pas.

Les motos garées mouillées n’ont pas séché. Le vent s’est levé dans la nuit et les gouttes d’eau ont gelé. Neimans coincés sur presque toutes les machines. Heureusement, Rémi à fait du thé. Les machines se réveillent avec plus ou moins de mal.

Le thé, pour l’homme et la machine. (crédit photo : Lucas)

Pour le DR de Nicolas par contre, il ne veut rien savoir. Au point que la batterie commence à faiblir. Mais bon, il y a de la descente au départ de la cabane. Il va forcément repartir à la poussette ! Visiblement, ça ne marche pas. Je prend relais et et au bout d’un kilomètre de descente, il y a un autre problème. Enfin deux. La moto ne démarre pas, et je suis en bas de la piste, à l’opposé de la direction à prendre.

Coup de fil à Rémi et Julien qui arrivent sur leurs TTR. On va tracter.

  • Moi, inquiet : « Avec ton petit 250 là, t’es sûr ? »
  • Rémi : « Mais oui ça va le faire ! »
  • Moi : « Tu veux pas qu’on aille chercher une vraie moto ? »
  • Rémi : « Ta gueule ! »

Le poids du DR fait délester le TTR qui cherche sa route et utilise toute la piste. Il faut prendre de la vitesse pour être (à peu près) stable. Solution pour moi, courir à côté de DR pour laisser le temps à Rémi de trouver un semblant d’équilibre. En bottes, avec mes épaisseurs pour ne pas avoir froid, à courir puis bondir sur le repose pied, sans déséquilibrer mon remorqueur !

Un 250 pour tracter une DR chargé ? Même pas peur ! (crédit photo : Lucas)
Dimanche 14 heures. Pannes en chaîne.

On monte jusqu’au goudron. Histoire de chercher une solution au problème du DR. Air, essence, étincelle. On est bons, pourtant ça ne part pas. Même en y mettant une batterie en bon état… La mort dans l’âme, ce sera retour en camion pour Nicolas.

– « t’en penses quoi ? »
– « Tu as une bonne couverture incendie ? »

Dans le même temps, Lucas se retrouve en rade. Batterie HS. Et du coup l’injection merde, la moto coupe. Là aussi, l’aide d’une batterie extérieure n’est pas suffisant. On rapatrie le XTZ660 jusque chez Julien, espérant qu’un coup de charge lui permette de repartir. Malheureusement, même pas 100km après être reparti, la moto le lâchera de nouveau. Retour sur remorque.

Dimanche 17 heure 20. Retour à la maison

Je pose la moto sans l’avoir au préalable débarrassée de la boue accumulée. Heureux d’avoir passé un excellent week-end. L’avenir est incertain, chaque sortie, chaque kilomètre de pris est une bouffée d’oxygène.

Alors, rajoutez à cela des copains, des pistes variées et un bon repas, on tient là quelque chose hors du temps. Les conditions météo ? Elles étaient parfaites. Vivement la vidéo ! (courant février si tout va bien !)

Première rando « Pirate » pour Pieter qui s’en est rudement bien sorti avec sa lourde Africa ! (crédit photo : Lucas)

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