Le village n’est qu’à trois ou quatre kilomètres, si je comprends bien. Un de mes anges gardiens va prendre la moto pour tenter de l’y ramener. Il se vautrera lamentablement à basse vitesse à peine 100 mètres plus loin. Il faut dire qu’avec un sélecteur bloqué en seconde – ou en troisième, sur ce type de terrain, les choses ne sont pas aisées ! Et puis bon, franchement, elle n’est plus à cela près.
Quant à moi je monte péniblement dans l’ambulance. J’ai le souffle un peu court, j’ai du mal à tenir debout. J’ai l’impression d’être tombé dans un ravin et de m’être pris deux fois une moto de 250 kilos sur la gueule.
Ah bah non, merde. Ce n’est pas qu’une impression en fait. Merci à la bagagerie souple qui m’a peut-être sauvé la vie ou, à tout le moins, une jambe.
L’ambulance roule en extrême bordure du ravin, mes yeux et mes pensées s’y perdent.
Et je repense à ce que l’on m’a dit un jour : « de toute façon toi t’es un chat, il peut t’arriver n’importe quoi, tu retombes toujours sur tes pattes« .
Et effectivement, c’est ce qu’il va se passer.

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