Pour la troisième fois en moins d’un an, je me suis horizontalisée avec Yam.

Un soir, après 15 jours de beau temps, une pluie que je n’avais pas vue venir me tombe dessus sur le chemin du retour du boulot. Une heure du mat’, un service effroyable au restau (oui je vous accuse encore les parisiens), le rond point de la gare à Saint Jean de Luz est aussi huileux qu’un bodybuildeur en moule b…aluchon. J’ai beau avoir ralenti de ouf, voire peut être trop, le sol décide de ne pas rester sous mes roues.

Dit comme ça c’est poétique, mais sur l’instant c’était plutôt « p*t**n de b*rd*l de m*rde fait ch**r je suis encore tombée ! »

La scène est assez magique d’après un pote qui arrivait sur les lieux au même moment : je me relève et le classique « N’APPROCHEZ PAS C’EST MAAA MOTO C’EST MOAAAA QUI LA RELÈVE », suivi d’une série de tentatives de relever ma moto qui auraient rendu jalouse Surya Bonaly.

suryabonaly

Enfin, en vrai ça ressemblait plus à ça :

hokey

Après avoir réussi à sortir Yam du rond point sous les yeux perplexes des passants, les gens dans ma tête ont décidé d’opérer une mutinerie des plus farouches : j’ai donc explosé de colère d’être tombée une fois de plus. Quand je dis « exploser », ça veut dire que j’ai lancé mon casque à droite, mes gants à gauche et fait une chandelle avec mon trousseau de clef. Puis j’ai jeté avec violence mon sac et je suis partie m’asseoir sur un banc 15 mètres plus loin. Mon compagnon arrive enfin sur les lieux du drame et mon pote, qui s’était affairé à récupérer les débris de l’explosion lui a sagement signalé « elle a rien mais elle est vénère ».

Après ce surplus d’émotions, on rentre à la maison mais ma pauvre Yamounette a mal à la colonne de direction : un bon gros point dur. Dès le lendemain matin c’est la ruée sur internet : commande de pneus neufs, commande de roulement de direction neufs. Puis il faut attendre que ce soit livré et… rouler en v….oi…….t……….u……….rrrrrrrre. En plein mois d’août au Pays Basque… Là où se déverse tout le périph’ parisien (permettant au Motarologue de se faire un kiff pendant ce temps). D’ailleurs, c’est quoi ce concept de tous prendre ses vacances en même temps ? Dieu/Allah/Bouddha/Rossi/[ cochez la déité de votre choix] merci, je connais les routes profondes et sinueuses qui permettent de rouler au lieu de rester cul à cul en plein soleil avec des mous de la pédale qui t’insultent parce que toi t’es pressée et que, selon eux, il n’y a pas besoin de doubler des vélos. Jim (mon 4×4) était ravi de se dégourdir les jantes même si j’eusse préféré me servir de lui seulement entre décembre et mars.

Trois jours plus tard, les roulements arrivent, Xabi et moi avions démonté au préalable la colonne et constaté qu’en effet elle avait morflé : une trace bien moche de bille qui faisait « clounc » et empêchait donc la fluidité du tournage de guidon. On pose les nouveaux, on remet un peu d’huile de fourche, on installe les roues avec les pneus tout neufs, pas les mêmes roues mais les roues d’origine qui étaient en meilleur état. Je roule une première fois pour… aller direct chez le garagiste : elle est intenable, j’ai l’impression de faire du twerk sur la tour de Pise. La roue arrière avait un saut et un voile. C’est dire si les jantes (à rayons) étaient mal ajustées : la roue n’était pas ronde ! Le docteur – euh, le garagiste – fait un tour pour voir si tout va bien : c’est mieux mais… la fourche est bloquée. Oups. Info service : il ne faut pas remplir à ras bord sa fourche d’huile de fourche, il faut laisser de l’air sinon ça ne pompe pas. Gnééééé. Donc je rentre et je sors une seringue 50ml que j’utilise pour mes produits cosmétiques faits-maison et j’aspire l’huile de fourche pour laisser de l’air.

Enfin, après quelques coups de massette dans le guidon pour qu’il redevienne à peu près équilibré, Yam roule. Enfin quand il fait beau. Pour l’instant. Un jour viendra, j’aurai l’expérience et la technique pour ne pas me longitudinaliser aux premières hydrométéores.

Autrement dit, ne pas me péter la gueule dès qu’il pleut.

triptique

8 Commentaires

  1. Et ben moi aussi j’étais en vacances. Pas au Pays Basque. Faut dire suis pas parisien (enfin suis pas sûr qu’il y ait un lien, mais à la lecture de l’article, j’ai des doutes…).
    Et du coup j’avais zappé l’introduction de Brigitte dans l’équipe (c’est classe comme formule hein!?).
    Bref, tout ça pour dire qu’à défaut de partager moult anecdotes quant à l’art de voltiger sous la flotte, et c’est con parce que demain ils annoncent de l’épisode cévenol en illimité, je dois dire que je me suis bien marré!
    Juste un conseil, prends garde à ce que tes péripéties ne te coûtent pas plus cher en casques satellisés qu’en morceaux de meule rabotés.

    J’aurais bien conclu en laissant un pourboire mais j’ai pas d’monnaie…

  2. Coucou.D’abord c’est raconté de façon rigolote.Aprés,ben les pneus,leur dessin,leur usure et leur pression.L’endroit où l’on freine aussi.Mais surtout bravo d’avoir envie de repartir.Je connais plein de vus qui ne sont jamais remontés en moto aprés une chute.
    Sinon,c’est pas pour dire du mal mais c’est pas une spécialité Basque les routes savonnettes?

  3. C’est le problème avec les 125 : on ne trouve pas de pneus digne de ce nom. Je n’ai jamais autant pris de gamelles qu’avec mon GN.

    En plus, si ça faisait longtemps qu’il n’avait pas plu, ne cherche pas plus loin. La crasse qui devient comme du savon avec les premières gouttes, c’est pire qu’un vrai verglas (vécu avec une Calif en plein juillet sur la croisette à Cannes dans un virage soumis aux embruns, même à pied on ne tenais pas debout).

  4. Hé oui, les gamelles des autres ça fait souvent rire! Surtout lorsqu’elles sont racontées par le (la) malchanceux (se) avec autant d’esprit :).

    Vrai aussi que quand je roulais en 125, je n’ai jamais trouvé de pneus convenables, c’était il y a… Longtemps! J’espère quand même que ça a évolué?

    L’essentiel est que tu ne te sois pas fait mal.

    Au plaisir de te lire.

  5. Salut à tous,
    Bravo pour ton article qui au départ est censé être plutôt triste car une gamelle n’est jamais drôle même s’il n’y a pas de bobo, mais ça fait quand même des dégâts matériels et pour moi, la moindre rayure sur le réservoir est pire qu’une taillade en me rasant, mais ton humour et ton style donnant à cette petite mesaventure, un ton si léger que l’on attendrais presque le prochain épisode. Non je blague bien sûr, jamais 2 sans 3, donc tu es à jour. Je passe tous les jours par ce fameux rd point et en effet, il est bien brillant les soirs de pluie, mais entre Bayonne et Sansé, mon trajet quotidien en bécane bien sûr, je confirme que la glisse est de la partie, et même sur le sec….
    Ah oui, pour le rasage, je suis passé à l’électrique, c’est plus prudent….
    V
    Eric

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