Adrien, j’en ai déjà parlé. C’est cet espèce de hippie drômois qui un matin s’est réveillé en se disant : « Tiens, je vais réaliser mon rêve ». Il plaque son boulot pour se consacrer à l’élaboration d’un Fanzine. Un magazine mais à l’arrache quoi : All You Need Is Ride. Tout un programme. J’avais écrit pour lui dans son numéro 5 l’an passé. Mais il m’avait juré que c’était le dernier. Qu’il arrêtait ses conneries de passionné intégriste. Les pâtes c’est bon. Mais tous les jours, ça lasse… Je m’en croyais donc débarrassé. Sauf qu’il y a quelques mois, le téléphone sonne :  » Dis Cigalou, t’aurais pas un papier qui traîne pour moi ? ». Il avait replongé. Et ce pour notre plus grand plaisir.

Coming-out-hipster

Et vu que le fanzine sortait justement des rotatives durant ma semaine sudiste, il me propose de venir le récupérer par chez lui, histoire de casser la graine ensemble et de refaire le monde comme on aimerait pouvoir le faire plus souvent. De mon côté, après avoir étudié de près un pierrier en Haute-Loire, il me fallait un nouveau maître-cylindre de frein pour mon 600 XL. Il n’y a pas grand chose qui se casse sur cette bécane, mais ça, ça en fait partie. Donc on se donne rendez-vous chez Gildas, son pote de bouclard (ou l’inverse). Il se pourrait que je trouve mon bonheur dans un coin de ce joyeux bordel motorisé près de Grignan (Drôme). Parce que tu vois les concess’ façon carrelage blanc et types en costards ? Ben là c’est tout le contraire. Et ne crois pas qu’ils se la jouent hispters – on est pas à Paris là – c’est juste des ploucs géniaux avec de l’or dans leurs doigts noircis. Quand je rentre là-dedans, je suis saisi par un mélange d’odeur d’essence, de graillon (ils préparaient un poiscaille à la plancha pour le midi), de binouzes et de tabac à rouler.

A table les gars ? Calés dans des fauteuils éventrés même pas vintages, les assiettes sur les genoux, la conversation part vite dans tous les sens. Les vannes fusent entre Gildas, Alex le musicos et Gé le corse taciturne (pléonasme). Ces mecs là vivent un peu au jour le jour. Et ils l’assument. Après tout ils ont tout pour être heureux dans cette ancienne casse-moto transformée en atelier. Et tu t’étonnes qu’Adrien y tienne salon. Gildas me fait hurler de rire en me narrant ce jour où un mec arrive et lui demande s’il a « l’agrémentation Ducati » afin de pouvoir y confier sa meule. « L’agré-quoi ? Ch’fais pas dans l’aviation mon gars, chuis mécano moi. Si t’as une bécane, je te la répare, c’est tout. Peu importe la marque, une moto, ça reste une moto« . De son côté, Adrien est tout fier de sa « nouvelle » GT10 qu’il vient de remettre en service. Il chauffe un peu ses compères : « je vous prends tous moi avec ma mob’ « . Alex, son bonnet façon Cousteau vissé sur le crâne, scande : « Course ! Course ! Course ! » Le Corse ne dit rien – forcément –  mais un grand sourire se dessine d’une oreille à l’autre sur son visage. Gildas finit par céder : « Oh puis merde« . Il sort sa propre brêle « racingue ». L’affrontement titanesque va commencer. Attention les cheveux, ça va frôler les 50 à l’heure sur 400 mètres départ arrêté. Etant à la base passé en touriste juste histoire de récupérer un fanzine et un maître-cylindre, je n’avais rien à part mon téléphone tout pourrave pour immortaliser cela. Erreur de débutant : un sujet peut te tomber dessus n’importe où et n’importe quand. Je les mitraille à l’arrache mais mes photos ne rendent pas justice au grand n’importe quoi de cette course improvisée :

A trois reprises, Adrien met KO Gildas en le laissant scotché sur place au démarrage. Leurs copains sautent de partout. Le gourou est battu. Pas rancunier pour deux sous, Gildas laisse le minot savourer sa victoire. Puis il finit par réaliser qu’il a oublié d’enlever le starter. Et là c’est le rude retour de bâton pour son jeune adversaire. Enfin, c’est ce qu’on m’a raconté. Au moment de cette revanche épique, j’avais hélas déjà dû reprendre la route…

Comme tu le sais, ça fait maintenant presque un mois que je ne suis pas vraiment vraiment dans mon assiette. Pour tout te dire, je crois même que je n’avais pas ri une seule fois depuis tout ce temps. Il y a des trucs qui ne se digèrent pas en une semaine. Et tu sais quoi ? Cet improbable quatuor de dingos m’a arraché une énorme barre de rire …

Dans l’atelier de Gildas, on ne répare pas que les motos…

On a essayé de lire mon texte dans sa version anglaise réalisée par Oliv’ Motorcycle Boy. Ben heureusement qu’il est là l’anglophone parce qu’avec nous, c’était mal barré…
On a essayé de lire mon texte dans sa version anglaise réalisée par Oliv’ Motorcycle Boy. Ben heureusement qu’il est là l’anglophone parce qu’avec nous, c’était mal barré…

1 COMMENTAIRE

  1. bonjour je possède moi même un peugeot 103 cycle il à tente ans cette année et je le répare moi même entièrement je monte les moteurs moi même entièrement c est un peugeot 103 vogue il est complet les clignotants le stop avant et arrière et les eux rétroviseurs bref je le gardes pour toujours

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