Lors du rallye des routes du Gard 2025, épreuve du Championnat de France des Rallyes Routiers, je me suis retrouvé dans le panier du Side numéro 275 piloté par Vincent du Team Les Re-loups Motards. Est-ce que l’expérience a été reloue aussi ? Je vous raconte ça.

Dis, tu fais quoi samedi prochain ?

C’est aussi con que ça. Avec Vincent et Aurélien – l’équipage habituel chez Les Re-Loups – on se connait depuis quelques années maintenant, et nous avons l’avantage de vivre dans le même département. Moi je suis tranquille, en solo avec mon vaillant VFR, je côtoie donc les side-caristes régulièrement, mais je n’ai jamais envisagé d’en faire partie.

Sauf que, à l’issue d’un rallye de Corse où Vincent s’est associé à Clémentine avec une belle 3e place à la fin, il fallait être présent dans le Gard pour défendre la place au championnat. Et Aurélien, absent sur l’île de pour cause de Bol d’Or Classic, n’était pas disponible non plus.

C’est comme ça que je reçoit un coup de téléphone de Vincent à 10 jours de l’échéance : « Dis, tu connaîtrais pas un passager pour le side-car ? » « Là comme ça, non. Mais moi j’avais prévu de passer vous voir rouler justement, comme c’est pas loin… Je te rappelle. » Et 5 minutes plus tard : « Bon aller, c’est que 500 bornes de jour, je devrais tenir le coup pour t’accompagner !« .

Mais dans quoi je viens de m’engager là ?

Apprentissage express

A J-4, on se donne rendez-vous pour un essai routier. Les petites routes de la Loire sont un bon terrain de jeu avec ses cols et petites routes de campagne. Aurélien m’a donné les conseils pour bien me positionner dans le panier, qui est vachement profond je trouve ! Moi qui fait 1m72, j’ai du mal à prendre appui. Sur les petites routes, je m’entraîne à passer de gauche à droite, beaucoup plus longtemps que pendant une spéciale… Au point que je finis par me sentir mal. « Arrête-tout, je crois que je vais gerber ! » Je sens dans le regard de mon pilote comme une inquiétude… Il se demande si je vais tenir le coup sur une journée.

Faut dire aussi que j’ai un peu fait exprès de le vexer sur les perfs du side : « Tétais à fond là ? Je pensais que ça marchait plus que ça ! » d’où ce tour de manège à un rythme très soutenu ! On rentre tranquillement et on fignole les derniers préparatifs, ce qui me permet de me familiariser avec la machine sur base de Suzuki Hayabusa.

Bref, un premier essai d’au moins 20 bornes ! Nickel avant une épreuve du championnat de France.

Bienvenue dans le Gard

Pour ce rallye, la recette change légèrement. Pas d’étape de nuit et une des spéciales se fait sur le piste du Pôle Mécanique. Pas celle de vitesse hein, la version bien étroite et défoncée qui a accueilli le Moto Tour à l’époque ! Le paddock lui se trouve à Nîmes, le rallye est mis en avant avec le Salon de la Moto. Bon point pour la visibilité de la discipline.

Ce qui impose une liaison (50km) au plus court vers Alès, où se place l’assistance pour la journée. Un rythme soutenu avec des pauses de 20min toutes les 2h environ. Et 6 passages chronométrés.

Partisans du mode à l’arrache pour cette épreuve, on découvre le tracé des spéciales d’Alès et du Col du Mercou lors du passage à blanc de reconnaissance, sans chrono. Pour Alès, c’est un tracé gros cœur avec des montées et descentes, changements de direction et bitume au grip inégal. Même les meilleurs s’y feront piéger dans la journée.

Pour le Col, on a un tracé classique avec beaucoup de rythme. Quasi aucun temps mort pour le singe dans le panier ! Je sors de cette première spéciale rincé, j’ai perdu le rythme et j’ai fini en apnée. Il va falloir vite mettre en pratique les conseils d’Aurélien et comprendre comment ça marche.

On est pas déjà passé par là ?

Passons sur la liaison Nîmes – Alès et le retour sans intérêt, si ce n’est de reposer mon corps meurtri en fin de journée ! Pour le reste, l’organisation nous a prévu des belles routes passant par des petits villages magnifiques. Le problème, c’est que nous l’avons fait 4 fois ! Le col d’Uglas, au demeurant très beau avec son point de vue sur le Ventoux était un passage systématique. On sait qu’il faut déployer une énergie folle pour avoir les autorisations de passage, l’accord des maires et des riverains. C’est juste dommage quand on sait la richesse des routes cévenoles. Nos trips VDM avec le guide Anto La Baroude nous ont mal habitué aussi il faut dire.

C’est pas passé loin !

Mon pilote s’en sort très bien, aucune appréhension de rouler à ses côtés. En fait, je ne me suis même jamais posé la question du « Euh, ça passe là ? » pas même un « Oula ! » de surprise ! Mais ça se traîne pas pour autant, les liaisons sont avalées sans mollir, histoire de rester concentré. Et moi l’impression d’être centrifugé par moments ! A chacun de nos passages en spéciale, on essaie d’améliorer le chrono. Régulièrement 2e dans la catégorie.

Et sur la spéciale d’Alès, on se rend compte qu’il y a des endroits où on peut gagner du temps. Notre passage dans l’ES4 nous fait échouer à 0,12 secondes du scratch en side car ! et 17e temps toutes catégories confondues. Il s’en est fallu de peu !

Au passage suivant, le dernier de la journée nous améliorons d’une seconde. Mais Benoit et Jonathan dans le numéro 7, nous mettent un seconde dans la vue, signant le 10e temps scratch ! Ils en avaient encore sous le pied, les coquins.

Je vous laisse ici nos 2 vidéos embarquées, la caméra ne rend pas le dénivelé du parcours comme souvent.

La spéciale du pôle mécanique
Col du Mercou

Sur le podium

Seconde place pour le side jaune numéro 275. On visait le podium, cette place fait vraiment plaisir, surtout à mon Re-loup de Vincent ! Une machine qui a bien marché, pas une panne ni un boulon qui se barre, nada. Et tout ça, sans reconnaître les spéciales. Bref, de bonne augure pour la finale en Charente le 18 octobre ! Mais ça, ce sera le duo Vincent/Aurélien qui s’occupera de défendre cette place dans la catégorie.

Sur le podium justement, dans le salon de Nîmes, j’explique cette première expérience de singe, un comme on se retrouve le week-end à aider à déménager un copain. Bien sûr que j’exagère ! C’était une expérience sympa, j’ai aimé l’engagement physique que demandent les spéciales, de participer à l’équilibre du side. Après, ne comptez pas sur moi pour que ça devienne une habitude hein ! Je préfère être en solo, et j’aurais été très curieux de voir mes chronos sur la spéciale d’Alès avec le VFR.

PS : Un grand merci à Loïc pour ses clichés sur la spéciale d’Alès et au contrôle technique !

En tout cas, si vous hésitez à vous lancer avec les copains, venez ! Pas besoin de la machine hyper préparée, le plaisir autour du partage est vraiment le socle de la famille des side-caristes. Quel que soit l’engin, quel que soit l’objectif.

Alors, tentés ?

Guillaume et Guillaume : voilà une parfaite illustration d’une histoire de copains et de passion. C’était un plaisir de vous recroiser sur ce rallye !
L’aventure du rallye peut aussi se vivre façon père et fille !

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