Plus que de livrer un compte rendu du dernier weekend, parlons surtout de la première participation de la Pirate Racing Team en rallye routier ! Entre chutes, franches rigolades et moments de doute, retour sur cette édition du Rallye des Volcans 2017 !

Pour la 10 ème édition, c’est la petite commune de Gelles (63) qui accueille pour la quatrième fois les participants dans le camping municipal. A la base, nous avions prévu de faire la route ensemble à moto avec Cigalou afin de reconnaître le parcours. Mais il a été retenu pour des raisons personnelles, il arrivera le vendredi avec ses parents, ces derniers étant motivés et préparés à nous faire une assistance au poil ! Un immense merci à eux ! Du coup, j’ai embarqué le DR-RR sur la remorque attelée à la Renault Express du paternel. Un équipage voiture + moto qui atteint… 40 ans d’âge !

A mon arrivée au camping jeudi en début d’après-midi, je retrouve Manu (Son site internet) qui avait chouchouté Cigalou lors de son première rallye au Dourdou. Je pose la moto et la remorque et file reconnaître les spéciales. Pour le parcours routier, on fera ça à l’instinct !

Et la Pirate Racing Team dans tout ça ?

A la suite de mon rallye de la Sarthe j’avais rencontré Cigalou à l’occasion d’une balade sur les routes ardéchoises. C’est à cette occasion qu’il m’a parlé de ce projet d’une équipe de traileux pour participer au rallye des Volcans. Comment refuser une telle proposition ?! Nous sommes finalement trois à nous retrouver sur cette épreuve hors championnat de France, mais organisée avec toute l’expérience et la passion du club Auvergne Moto Sport !

Cigalou et son SV 650 dont la préparation se poursuit en vue du Moto Tour 2017, l’objectif étant de vérifier la fiabilité de sa machine sur un weekend de course. Thomas et son magnifique BMW R100GS encore chaussé de ses pneus à crampons dont la préparation se résume en un compteur de vélo sur le guidon. Pour ma part mon DR 650 est exactement dans la même configuration que pour la Sarthe, mes problèmes de carburation en moins !

C’est quoi un rallye routier ?

Pour ceux et celles qui n’auraient pas vraiment idée de ce qui nous attendait, un rallye se dispute à la fois sur route ouverte et sur des portions fermées à la circulation que l’on appelle « épreuve spéciale ». Le classement est donc établi au cumul des temps réalisés en spéciale (le « scratch ») auquel est ajouté les éventuelles pénalités récoltées sur le parcours de liaison. Ce parcours est donné sous la forme d’un road-book avec une moyenne horaire à tenir. Il faut pointer à l’heure pile au contrôle horaire (CH) sous peine de pénalité (15 secondes par minute d’avance ou de retard).

Pour cette édition, le parcours consiste en deux boucles de 70km (une nord et une sud) que nous ferons 4 fois en journée et 4 fois de nuit. Avec une particularité, la nuit le sens est inversé ! Ce qui signifie près de 600km à fond les ballons !

Zéro pression, 100% passion !

Le Rallye des Volcans se disputant en marge du championnat de France, l’ambiance est encore plus détendue que le reste de la saison. Certains pilotes ont passé la semaine au camping en famille. Je retrouve des têtes connues en Sarthe et des amis de plus longue date. Les motos participantes sont très variées, La plupart des marques y sont représentées. Au rang des raretés, il y a une Norton JPS à moteur rotatif et quelques Voxan (on est en Auvergne ne l’oublions pas). Personnellement, j’ai eu un gros coup de cœur pour la Yamaha 240 TDR que pilotait Pierre de RAD Motorcycles durant ce weekend : l’odeur du mélange et le son du 2 temps associés au tempérament du moulin et la légèreté de l’ensemble, ça doit être jouissif !

Dans le camping, en cette fin août, ça sent bon les vacances ! Les échanges sont chaleureux, même avec les inconnus. La proximité des emplacements, les sanitaires du camping, ont un côté familial et c’est bien cela aussi le rallye. Pourvu que cette simplicité perdure ! Personne ici ne considère le débutant avec dédain, mais lui dispense des conseils plein de bienveillance. Par exemple, un participant dont l’expérience de la discipline se voyait à ses cheveux blancs a longuement pris le temps de me briefer sur les pièges qu’il a repéré sur le parcours routier.

Les débuts de l’équipe

Sur notre emplacement, ça commence à avoir de la gueule ! Les motos sont alignées sur leurs tapis. Derrière, le fourgon d’assistance d’un côté et le barnum pour les repas de l’autre. Il faut dire que l’organisation frôle la perfection. Nourriture, boisson gardée au frais grâce à la glacière, barbecue rapporté par Thomas… De quoi partager un chaleureux moment avec Michel d’Ixtem (descendu de Paris à dos de 1290 SuperDuke), l’équipe d’SW-Motech et enfin Pierre de RAD Motorcycles. Le jeune Rémi nous rejoint sur son Africa Twin. Pour l’occasion, la mascotte officielle des Dirty Pirate est bombardé « assistant caméra ». Tâche qu’il accomplira non sans son humour décapant !

Vendredi, place au contrôle administratif et paiement des licences pour ceux et celles qui n’avaient pris qu’une journée. On y récupère nos numéros de course à coller sur la moto. Cigalou n°1 et moi n°3. La pression ! Thomas roule avec le n°23. Pour cette édition, les numéros impairs commencent par la partie nord alors que les pairs par le sud. Nous nous suivrons donc à une minute d’écart avec Cigalou.

Première boucle, premières chutes !

Il fait beau, et le parcours commence dès les premiers kilomètres par un chemin de terre et de graviers. En trail, c’est gaz ! Sauf qu’au bout ça tourne sec à droite et je me goure et tire tout droit (je refais la même le tour d’après !). Les marques au sol permettent de me dire que je ne suis pas le seul… Quelques minutes plus tard, ce sont des vaches au milieu de la route en plein virage ! Pour un début, ça part fort. Première spéciale. Les reconnaissances permettent de ne pas se faire (trop) surprendre par les courbes dont certaines se referment. Mais quel plaisir de pouvoir se lâcher sur ces routes à virolos !

Poursuite de la navigation pour revenir au camping et y avoir 15 minutes d’assistance. Nous roulons à trois, Cigalou ouvre, je suis et Aurélien d’SW-Motech avec sa F800GS nous colle au train aussi. Là, l’organisation nous avait concocté une surprise avec une « route bucolique »: une ancienne nationale à l’abandon dont le bitume et parsemé de brins d’herbes, entouré de verdure et d’arbres largement centenaires. Quel décor ! C’est sur cette belle route au grip malgré tout présent que la GS se sent pousser des ailes et nous inflige un rythme soutenu. Sauf qu’un virage bien tapi dans l’ombre nous attendait, recouvert de mousse et d’eau. Aurélien chute le premier et nous fait signe de ralentir. Trop tard pour Cigalou qui tente de freiner, part en travers, redresse et fini par chuter côté droit. Avec sa touche de rose, Nelson Montfort aurait pu donner une note artistique à cette figure ! Pour ma part, j’ai le temps de m’arrêter, mais je passe à deux doigts de la correctionnelle au tour suivant, choisissant une traj’ trop à l’extérieur, donc dans la mousse. Chaud !

Du boulot pour l’assistance…

Histoire d’occuper son papa, Cigalou ramène le SV avec un guidon tordu et surtout une platine de repose pied droit qui a pris un sale coup. On met du collier plastique histoire d’assurer le machin en cas de casse. Faudra prévoir quelques platines d’avance pour le Moto Tour, au cas où ! Nos relais sont légèrement espacés, mais on passe quelques minutes avec Thomas à chaque fois. Il se régale et ça se voit !

Chacun sa chute

Boucle nord, puis sud, et on recommence. Dernière boucle avant d’en finir avec l’étape de jour. Ne pas faire de connerie surtout. Un peu d’attente avant la dernière spéciale du jour, ça permet d’échanger avec d’autres pilotes. L’équipage Toniutti/Speck notamment, où François, le boss d’EMC, se repose avant de repartir.

Parenthèse : Alexandre alias « Film Factory » (et accessoirement le frère de Thomas) qui prenait des photos en bordure de route, confie à Cigalou en fin de journée que lors de son passage l’équipage Julien et François a salué son objectif. Mais ? Comment ça se fait ? C’est une escroquerie ! comment il a pu me faire signe ? En fait, Julien communique par intercom, pour prévenir des manœuvres mais aussi pour lui expliquer ce qu’il se passe autour d’eux « il y a des enfants dans le village » ou « photo à droite !« . Simple comme un bonjour !

Après ce dernier passage dans la spéciale (où je foire mon départ d’ailleurs) nous passons par le col du Guéry, une route belle et large puis c’est la descente sur Rochefort-Montagne : le décor est magnifique ! Plus que quelques kilomètres avant le camping, je suis dans la roue de Cigalou dans un beau virage à gauche. Le SV passe sur des graviers sans problème, mais mon DR ne parviens pas à garder du grip, l’avant décroche et je me retrouve par terre tandis que la moto glisse jusque dans le fossé ! J’enlève mes gants car je ressent une douleur à la mai. Juste le choc. Ouf. Tout va bien. On sort la moto, on redresse le sélecteur et gaz, faut pas pointer à la bourre !

La nuit : changement de sens !

Avant toute chose, prendre une bonne douche. C’est qu’il ne fait pas froid sous le cuir ! On s’hydrate, pas assez pour ma part je pense vu la suite… On mange un morceau en attendant que la nuit tombe et que la course reprenne. Dans le camping, ça monte les rampes de feux additionnels. Thomas a opté pour une frontale accrochée au guidon. De toute façon, c’est le régional de l’étape, on ne le perdra pas sur ces routes ! On décide de rouler ensemble une nouvelle fois avec Cigalou et cette coopération paye car j’étais bien parti pour me gourer dès le début !

La spéciale aussi se prend dans l’autre sens, les repères sont bousculés. Là où ça passait à fond, on coupe alors qu’il n’y en a pas besoin, tant pis… Retour au camping et départ pour la boucle sud. Descente du col de nuit, avec au loin le Puy de Dôme qui se découpe à l’horizon. 10 minutes d’avance au CH de la spéciale. Une fois finie, je reprends la route du camping. Là, j’ai un gros coup de barre. D’ailleurs, j’ai littéralement, la barre au milieu du front : je manque de ma mettre au tas en déroulant mon road-book. Ce coup-ci, je n’arrive pas à rattraper Cigalou, c’est Aurélien qui me raccroche et je le suis, du moins j’essaie. Je ne suis plus dans le rythme. A quelques kilomètres du la fin de la boucle, je manque une nouvelle fois de me sortir. Je me contente de ces deux avertissements et préfère jouer la sécurité. Gros coup de fatigue, je perds en lucidité, ça devient trop dangereux dans ces conditions. Fin du rallye pour moi. De retour à l’assistance, je me suis posé sur une chaise et j’ai dormi 1h, sans même entendre repasser Cigalou à la fin de son dernier passage dans la boucle nord.

La récompense !

A quoi bon se taper autant de bornes dans la nuit ? Pour la soupe à l’oignon pardi ! C’est la tradition aux Volcans, et à près de 3 heures du matin, ça fait du bien. C’est à peu près aussi rationnel que cette passion qui nous rassemble tous, et pourtant on échangerait notre place pour rien au monde.

On a des mines un peu déconfites autour de la table.Enfin, excepté Thomas, je crois que le virus l’a piqué ! Il n’a pas arrêté de sourire et serait chaud pour repartir. Quelle endurance ! Aussi résistant que sa béhème ! Ou alors c’est la boisson au taureau aillé qui lui donne des ailes ? Va savoir…

La Pirate Racing Team dans le coup !

Avant même de parler de résultats, le plaisir a été au rendez-vous et c’est bien le principal ! Une ambiance au top, l’assistance parfaite. Même la météo clémente avait été commandée par l’organisation. Thomas s’est régalé et se paye le luxe de finir une place devant Cigalou au scratch (tu sais, celle qui fait le plus mal à l’ego) et 3ème en catégorie classique ! Cigalou a pu essayer son SV en condition de course et… tester sa solidité aussi. Elle tourne comme un charme cette petite Suzuki, il termine 9ème Rallye 2 ! Pour ma part, je me suis beaucoup amusé en spéciale et j’en ai pris plein les yeux sur le parcours routier. Je finis 17ème et 4ème en rallye 2 sur le classement de jour, le top 15 au scratch était faisable si j’avais terminé mais je n’ai aucun regret. C’est la course…

La vidéo de ce weekend c’est par là →

Crédit photos : Marcel Amighetti

Mathieu a passé son enfance le cul sur un PW50. Et depuis, il n'a pas réussi à se débarrasser de cette foutue passion. Même si aujourd'hui ce jeune papa doit concilier vie de famille et deux roues, il chevauche le plus souvent possible son fidèle VFR 800 ou son bon vieux trail 650 DR.
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