Comme tous les ans, la neige a bien fini par fondre. Avec les Dirty Pirates on a alors aussitôt viré tout le barda des hivernales sanglé sur nos brêlons pour retourner faire ce qu’on aime le plus : se rouler dans la bouillasse comme les petits gorets bien sales qu’on est.

Aux States, il y a des années de ça, une bande potes avait décidé de fêter l’arrivée du printemps par une sorte de stage commando-barbecue-bière chaque dernier weekend de mars. Cet événement a pris une ampleur internationale et c’est devenu le 1er mai du trail en quelque sorte. En France, le concept a été racheté par les copains de Cocorico. C’est un bel événement premium comme ils excellent à les faire, destiné avant tout aux débutants ayant besoin de se rassurer. On y était l’an passé en tant que « presse » et cette année notre vidéaste Alex a tourné leur vidéo officielle. Bref, on ne cherche absolument pas à les tacler, ce serait ridicule. On estime juste qu’il en faut pour toutes les bourses et tous les niveaux en ce bas monde. 

Car – vous vous en serez doutés – nous ne sommes pas devenus riches le temps d’un hiver. Du coup, avec les copains, on s’est dit qu’on allait se l’organiser nous même cette fête du trail, à domicile. Elle n’en portera pas le nom officiel car il y a des copyrights toussa mais elle en aura l’esprit originel roots et bien barré. Bref, jouons la plus authentique à défaut d’être chic. Le DTC était né.

Seb Maton nous a donc reçu dans les Combrailles, son terrain de jeu, où nous attendait une trace de la mort qui tue avec des ateliers de grands malades sado-masochistes. Voilà qui était parfait pour se remettre dans le bain (ce que j’ai fait au sens littéral). Bien sûr, le partage a été le maître mot du weekend, comme dans tout événement des Dirty Pirates qui se respecte. C’était un truc de dingue : Seb avait recruté tout son village, sa famille, ses potes, potes de potes et compagnie pour mettre la main à la pâte de cette orga. Des minots en 50 en boîte qui faisaient les panneaux indicateurs aux carrefours au couscous de sa femme en passant par l’objectif photo des copains de son daron et le 4×4 assistance, on a été choyé comme jamais. Un immense merci à toutes ces « petites mains » au grand cœur. Sans compter que cette première édition – confidentielle avec sa petite trentaine de participants – avait la saveur unique des première fois, avec ses imperfections et cette intensité émotionnelle si particulière. Comme pour la Rando Pirate, l’an prochain ce sera encore mieux, mais ce sera différent.  

Pari rare et audacieux : Toutes les bécanes de chemin étaient représentées, de l’enduro 2T au maxi-trail Adventure, de la moto neuve à la poubelle ante-diluvienne. Et vous savez quoi ? Ben ça c’est super bien passé. Je suis fatigué de ce snobisme presque social (vu le prix des machines) de tous ces bouffons – fraîchement traileux en général – qui considèrent que seul les maxi-trails sont des trails. Combien de fois m’a-t-on dit chez ces ceintures noires du franchissement de trottoir : « oui mais c’est facile pour toi, tu as une enduro ». Euuuh. Mon 660 XTZ de 92 ? En plus d’être inculte, tu es con et sectaire mec. Ce weekend au DTC, on ne se mesurait pas le code barre de sa veste ou la cylindrée de sa bécane. On venait comme on était car bordel de merde c’est ça le trail. Comme dit un certain Tonton : « c’est pas la moto qui compte, c’est l’état d’esprit« .

Et clairement, c’est l’esprit trail qui a animé ce DTC. Pas de stars, pas de je-me-la-raconte. Des gars qui en chiaient. Des gars qui transpiraient. Des gars qui gardaient le sourire malgré les vautres. Et surtout, surtout, des gars qui sautaient de leur bécane pour aller t’aider. Les premières réactions à la vidéo ont été « vous êtes sacrément balèzes« . C’est faux. Il y avait même des débutants parmi nous. Nous sommes solidaires par contre, c’est ça notre seule et unique force. C’est un « talent » à la portée de tous et qui ne se vend pas.

C’est cette vision la du trail que nous voulons véhiculer à travers nos aventures. Dans les chemins, tu peux avoir la meilleure moto du monde et le plus beau matos, sans des copains tu n’es… rien.               

 

5 Commentaires

  1. « ces ceintures noires du franchissement de trottoir »
    J’adore cet expression !! je vais la garder :p

    En tt cas pour ceux (comme moi..)qui ont justement du mal de trouver des motards dans cet état d’esprit pas trop loin, ça fait du bien (et rire) de voir des vidéo et articles de ce genre !!

    ps: tous le monde à eut 2 au concours de saut 😀 ??

    • Oui pour la première édition on a procédé que sur « invitation » vu qu’on ne savait pas trop ce que ça allait donner. Mais l’an prochain on fera une vraie inscription avec annonce toussa. Promis ! 🙂

  2. Encore un pur régal que cette sortie entre potes qui ont bien galéré et bien vécus, je suis fan.
    Bravo ça me rajeuni moi le djeun de 56 balais roulant sur un XT 660 R, mon gros vibromasseur 🙂

    Juste un tuyau, pour rouler de nuit et avoir un bon éclairage, j’ai mis ça sur mes rétros (ça éclaire dans les virages), ça marche du tonnerre et ça coûte que dalle soit € 11,72 à voir ici : https://goo.gl/taoqHw

    Merci pour ce blog avec des motards qui me font bander dans leurs sorties/aventures et qui se la pètent pas.
    ça change de ceux qui filment en boucle le bitume, leurs conneries/excès, les feux rouges……quel temps gâché à ne pas comprendre que la moto c’est le cheval moderne qui permet de découvrir.

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