Cet hiver, je vendais mon V-Strom pour me contenter de mon petit 600 XL. Retrouver les joies simples d’une moto tranquillette. Rouler au rythme lancinant de sa grosse galette, fureter sur les petites routes ardéchoises, s’attarder sur les paysages, c’était mon programme pour ces prochaines années. J’adore cette pratique toute en délicatesse de la moto. Et puis pour mes coups de sang, mon XTZ tout crotté est toujours prêt à aller se jeter dans un torrent. Bref, depuis quelques mois, j’étais à 1000% dans ma zone de confort : vieux grosmonos adulés, chemins et petites routes de montagne, roulages solitaires. Mais dans cette vie de motard pleine de béatitude, il me manquait un truc, un petit rien, mais putain ça manquait. Il me manquait le… challenge.

Le challenge c’est quoi ?

Le challenge, ben c’est faire quelque chose qui ne t’es pas facile, c’est repousser plus loin tes limites. Aller là où personne ne t’attend, même pas toi. Et sur ce plan, je crois qu’il est temps que je vous fasse une terrible confidence. C’est carrément gênant, je suis tout rouge devant mon clavier, mais voilà, je vous l’avoue : j’ai un putain d’esprit de compétition de merde. Ce n’est pas tant de jouer la gagne qui me travaille le ciboulot, le fait de n’avoir aucun talent m’en a toujours préservé. Mais dans n’importe quel sport, que tu sois premier ou dernier, il y a l’adrénaline, cette satanée adrénaline qui te transcende et te fait frissonner de la tête au pied. Les compétiteurs comprendront de quoi je parle. C’est vraiment quelques chose que tu ne peux pas ressentir ailleurs. Ce shot d’adrénaline, j’ai envie de le prendre à bécane.        

Naturellement, je me suis tourné vers le Rallye-Raid. Du trail avec un classement quoi. Le Hellas Trophy, la Gilbratar Race et bien d’autres me font plus que vibrer. Sauf que je me suis heurté à une barrière infranchissable pour le moment : la thune. Il faut des bécanes vraiment affûtées et un budget d’attaché parlementaire vu qu’il n’y en a pô en France. Bordel où assouvir mon besoin pressant de « challenge » ? J’en étais à ces réflexions méta-gastriques quand une sorte de force cosmique s’est mise à me faire de gros appels de phare du genre « eh oh, tu veux en chier ? C’est par là mec ». Les histoires du copain Maxence sont revenues me hanter, le texte de Mathieu m’a fait l’effet d’un électrochoc, le Moto-Portrait de Quentin m’en a remis une dose et enfin un coup fil de Lolo Cochet m’a fait basculer… Cette idée qui  me trottait de temps en temps dans la tête est devenue une évidence. Puis carrément une obsession : Je dois faire du rallye routier.

Ben oui. Il n’y a pas plus challengiquissime comme challenge pour moi : Je suis un blaireau ultime sur bitume, j’ai peur de la vitesse et je suis toujours sans un rond. C’est sûr et certain, tous ceux qui ici ont roulé avec moi le confirmeront (ou alors c’est des sacrés blagueurs) : Je ne suis PAS fait pour le rallye routier. Mais comme dirait le Marquis de Sade en s’offrant un nouveau fouet tout clouté : « Oh oui ! Oh oui ! Ça , ça m’excite ». Foutu esprit de compétition.

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Le rallye routier : la compète à pas cher ? 

Bon forcément, je me suis documenté un peu sur la question. Déjà, il y a pleins de sortes de rallyes, plus ou moins intenses. Il y a les rallyes « familiaux » comme celui des Volcans, ceux comptant pour le Championat de France et bien évidemment le sacro-saint Moto Tour, un peu l’équivalent du Tour de France vélo. Mais contrairement au tour cycliste ou même au Paris-Dakar, il n’y a pas de « sélection » en amont sur aucun rallye. C’est ouvert à qui s’inscrit et advienne que pourra. Un peu comme si du jour au lendemain tu prenais le départ d’un Moto GP avec le cul de Rossi en ligne de mire sur la grille de départ. C’est pas dingue ça ? Tu viens de le sentir toi aussi ce frisson d’adrénaline ?

Et en plus ce n’est pas réservé aux membres du CAC 40 : Contrairement à une idée reçue persistante, le rallye routier est un sport mécanique de « pauvre » ! A titre de comparaison, une manche de championnat de France coûte presque deux fois moins cher qu’un promène-poulets sur chemins. Bien sûr ce n’est pas la même prestation, chacun sa came. Mais quand même. Entre de la vraie compète et de la balade, ça fait cogiter au moment de budgétiser ta saison. Oula, encore un frisson. Course, course, course. 

Ecrire une nouveau chapitre

Je refuse de me laisser enfermer dans une « niche » au sein de la moto. Perso, je ne fais pas du marketingue de cible, je vis une passion. On me rentre souvent dans la case « traileux low cost ». Ce que je suis indéniablement. J’adore ça même ! Mais pas que. Je voudrais tout faire, tout expérimenter au guidon (si je pouvais). Chuis carrément un boulimique de la moto, quelle qu’elle soit. Il y a plusieurs façon de vivre sa passion qui se croisent et s’entremêlent au sein même de chaque motard. Nous ne nous résumons pas à une discipline, nous ne sommes pas des archétypes…   depart-xl-jpeg

La première étape de cette nouvelle facette de ma vie de motard a certainement été la plus douloureuse : J’ai dû vendre ce mardi mon fidèle 600 XL. Bah oui, c’est ça de ne pas avoir de thunes : pour pouvoir acheter, il faut avoir vendu. Certes, j’aurais pu m’engager en rallye avec. Mais son moteur plus tout jeune n’aime pas les relances à grand coup de gaz à chaque sortie de virage. Casser un Freewind m’a suffit et je respecte trop cette vénérable machine pour quelle subisse le même sort. Je lui ai donc trouvé un nouveau propriétaire qui va la bichonner et l’utiliser comme elle doit l’être.

Du coup c’est à la fois hyper frustrant vu que je me retrouve piéton à l’arrivée du printemps et à la fois excitant comme tout : Je vais avoir une nouvelle monture ! Je n’ai encore aucune idée de ce que ce sera comme machine. Un petit 600 Roadster ? Une vielle sportive périmée ? Un 4’patte ? Un bi ? Aucune idée ! Tout va dépendre de ce que mon fournisseur officiel de bécanes (autrement dit Leboncoin) me dénichera pour un budget pharaonique de… 1 500 balles.

Cette nouvelle histoire pourrait commencer ainsi d’ailleurs : « Il était une fois, un p’tit gars qui s’acheta un tromblon pour faire du rallye routier… »

Et la suite ? Ben chuis bien curieux de la connaître ! 


Merci à Véro-la-Cadreuse pour la photo de couverture !


17 Commentaires

  1. J’en ai l’eau à la bouche , j’attends avec fébrilité cette nouvelle aventure .
    Ca vat^tre très chaud je le sens .
    Vas y môme régale toi et salut pour moi le grand lolo .

    un grand V à vous deux et à ceux qui participeront à cette aventure .

    Papyyam dit : le rageux

  2. Eheh j’ai hâte de suivre ça ! Tiens nous au jus ! 🙂

    Et un supermot’, ça se fait pas en rallye routier ? Mono, base enduro/cross, tu seras moins déboussolé !

    D’ailleurs, quitte à « challenger », tu aurais pu le faire avec la XL !?

    • Pour un rallye sur un weekend c’est très faisable en mono et même avec un XL un peu croûlant.

      Mais il y a aussi un paramètre que je n’ai pas mentionné dans l’article : L’an prochain je serai certainement muté à Tataouine-au-fond-de-l’Ardèche et non plus en « ville » (enfin, Aubenas). J’ai donc besoin d’une avaleuse pour aller bosser tous les jours (et qui sera ma moto de rallye aussi, si, si, je compte pas tomber).

  3. Diuper challenge !!! Pour bien te mettre en confiance, je te conseille un stage de 2 jours auprès du chevalier Groland, Serge Nuques. Tu gagneras des secondes et aussi de la marge de securité en mode attaque.

    • J’ai eu droit à un « stage » de 5 jours avec un de ses copains pendant les vacances. 😉 Du coup j’ai le théorique (épingles en V, etc). Maintenant reste à passer à la pratique pour peaufiner toussa. Le côté rapide mais toujours secure du « style rallye » (si on peut parler d’un style) me plaît beaucoup donc je suis en mode studieux pour apprendre et apprendre vite.

      Il m’a conseillé d’aller aussi un peu tourner sur circuit pour travailler le freinage et les grandes courbes. Car c’est vraiment très différent de l’off-road sur ce plan là.

  4. Et ben voilà, comme si je ne trépignais pas assez en attendant le prochain GP, ou la sortie du Star Wars suivant ou même de la nouvelle saison de GOT… Maintenant, j’attends la suite de cette aventure à 2 roues.

    Je confirme que le chevalier grolandais est généreux en conseils utiles. Mais dans tous les cas, rien ne remplace les bornes et le cul tanné par des heures de selle.
    Courage donc et fais nous péter la suite!

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