« Merdrerie de p**** de BIIIP de C !<@** de verglas ! »

Et évidemment, j’avais pas la caméra pour affubler d’un si bel appendice mon casque hyper trop stylé de livreur de pizza, entre-autres mets raffinés et bons pour la santé (celle-là même qu’on s’est tous souhaité d’avoir pour l’année à venir).

Pas plus tard que ce matin, Giovanni mon scooter et moi on a bien commencé l’année. En route pour un partiel (qu’est-ce j’irai faire en ce moment sur les routes par ce temps en scoot sinon), on rencontre une des pires hantises du motard, après le radar : le verglas. Subtil, invisible ou presque selon les rayons du soleil présents sur le moment (comme pour le radar quoi) et les surfaces bitumeuses parfois jonchées de vieilles feuilles mortes téméraires, souvent accompagnées par de familières parcelles de fine couche blanche de gel s’apparentant à de la neige, cachant la plupart du temps une horrible et imminente plaque de verglas. Sur laquelle nous n’avons donc pas manqué mon tromblon et moi-même de prendre un bon départ pour l’année qui s’annonce (ma foi bien quand même).

Y’avait pourtant des signes qui auraient dû me mettre la puce à l’oreille plus sérieusement que ça n’a été le cas. En sortant machinalement Giovanni au petit matin, il faisait quand même plus frais que l’habituel frisquet matinal que l’on connaît si bien depuis déjà quelques mois. Pis y’avait cet air sec qui sévissait, se faisant limite annonceur de la taule légendaire que j’allais connaître à peine 1km plus tard sur une surface aussi adhérente qu’une otarie sur la banquise (au passage, instant environnement – ça fait partie des résolutions pour 2017 m’en voulez pas – qui n’en finit plus de fondre, réagissons).

Pourtant j’étais parti tranquille Emile, depuis ma rue sans souci jusque mi-parcours, tout baigne. Je me limite comme d’habitude à 0,2 degré d’inclinaison, je ne m’autorise à tourner la poignée que de… Non je déconne, avec mon Piaggio smart connected ultra 5K je peux mettre plein gaz, le risque de glisser est largement contenu dans 102% des situations. Garantie fabricant. Mais j’étais encore trop naïf de croire à un bon niveau de sécurité en prenant une série de précautions d’usage pour l’hiver.

J’arrive au niveau de la route fatidique, transformée à l’occasion de la nuit passée en une véritable patinoire olympique, indétectable à l’œil. Ça a commencé à s’annoncer quand au bout de quelques mètres mes pneus m’ont parlé, disant que ça allait pas fort là-dessous. Et quand les pneus nous parlent, il vaut mieux les écouter, alors on y est allé encore plus doucement (pour rappel en terme de puissance je me trimballe sur l’équivalent du vieil aspirateur asthmatique en manque d’amour qu’on renie tous depuis si longtemps, lâchement abandonné dans la remise. Où on a d’ailleurs accumulé un merveilleux bordel. Qu’on s’est promis de ranger cette année. Voire l’année prochaine). Mais même en réduisant notre allure déjà pas bien élevée reconnaissons-le, se sont enchaînées les mini-glissades, bien souvent à l’origine de l’importante consommation de caleçons chez les motards soit dit en passant. Mais c’est un fait, nous DEVIONS rencontrer notre destin imminent. C’était un truc imminent en tout cas. Ce truc qu’allait incessamment se présenter c’était donc une toute mignonne plaque de verglas couvrant de façon invisible à peine 300m de rue encore préservés par la pénombre matinale. Totalement inoffensif.

J’ai tenu 10 mètres. Ziiiiou, le guidon commence à m’échapper, puis la selle, puis patatras ET PAF, je viens m’écraser contre l’imperturbable bitume, apercevant au loin Giovanni, déjà déchiré de tristesse par les 1 000 pensées de l’instant toutes vouées aux rayures et dégâts qu’on va découvrir sur notre machine, autant de plaies à panser et de blessures à soigner. Giovanni qui, devenu pierre de curling dérivant sur le bitume verglacé découvre les joies du déplacement latéral à 90°, disant adieu à cette bonne vieille verticalité de 2016 complètement surfaite et dépassée.

Je m’en sors avec un gros bleu et des égratignures par-ci par-là. Giovanni est déjà plus écorché mais roule toujours aussi bien. Y’a bien un plastique rebelle qui augmente la prise au vent mais je crois qu’on s’en fout. Aspect positif : il semblerait que la sonorité du pot ait gagné en profondeur, c’est pas pour me déplaire.

Quand j’y pense, il a p’tet voulu me préserver du partiel pour lequel j’étais en route mon petit scooter définitivement pas des neiges. C’était se donner de la peine pour rien puisque j’y suis quand même allé, à cet exam de malheur, mais j’apprécie la volonté sympathique de mon tromblon.

Je terminerai en vous contant ce que je me suis dis en me relevant (entre deux coups de gueule notablement sonores) : « faut être sacrément fou pour rouler à moto ». Puis boiteux, j’ai relevé ma machine gisante, marquée comme moi par cette acrobatique cascade non désirée (pas même par les moins bons réalisateurs de films d’action hollywoodiens, je comprends pas), et on est reparti comme ça, tranquillement, avec nos bosses toutes fraîches, pour encore longtemps.

V & prudence

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