Début janvier, Bering m’avait filé leur ensemble Rando pour affronter les hivernales et autres joyeusetés glaciales. En mars l’essai serait torché et basta. Promis. Euh, oui, bon. D’accord, j’ai eu un léger retard… C’est au mois de juin que je leur ai dit « bah à la bourre pour à la bourre, autant aller jusqu’au bout du concept et me laisser le choix dans la date » (non, ce n’est pas une contrepèterie bande de tordus). Alors j’imagine que depuis chez Bering il y a une affiche avec ma tronche et un écriteau en dessous « Surtout, ne rien confier à cet individu louche ». Mais – honnêtement – ça valait le coup de me griller. Car si j’ai trainassé aussi longtemps ce n’est pas (que) par paresse. C’est que quand j’ai vu le potentiel de cette tenue, je me suis dit qu’il y avait un bel et rare essai à faire : lui infliger 4 saisons dans les coutures. Ensemble, nous avons affronté TOUTES les météos possibles, de la neige à la fournaise sudiste. Là, je peux clamer haut et fort que je sais de quoi je cause. C’est comme ça que je les aime les essais !

L’hiver : son domaine d’excellence

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Deuxième en partant de gauche !

Je récupère la tenue et le surlendemain je pars affronter une pluie diluvienne en direction du Touquet. Aventure mémorable où je pus me targuer d’être le seul à avoir voyagé au sec. Ce qui me voua une haine toute amicale de la part de mes compagnons d’infortune. Sans m’emballer (encore heureux que la veste et le futal soient imperméables en sortant du carton), j’ai été séduit par son ergonomie vraiment hermétique. Oui parce que tu peux avoir le meilleur waterproof du monde, si l’eau rentre par le cou ou la taille, ben ça ne sert à rien. Là la veste est bien longue et les manches enveloppent sans forcer le gros manchon des gants d’hiver grâce à un ingénieux système de double fermeture éclair. Autre accessoire pas con : un « tour de cou » supplémentaire que tu zippes/scratches pour que plus rien ne passe par en haut. Ce n’est pas pratique à fermer au début (ni même à la fin) sans l’aide du rétro de la bécane mais ça en vaut carrément la peine.

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J’enchaîne presque d’affilée trois road trips hivernaux tout ce qui a de plus épique avec ma tenue Rando : une traversée brumeuse des Ardennes, une virée en 800 GS dans une Auvergne encore couverte de plaques de neige et bien sûr c’est avec ma tenue Bering que je me pointe à l’hivernale de la Burle où le thermomètre va afficher un beau -5°C (degré proportionnellement inversé à celui de l’alcool dans mes veines au moment du coucher sous la tente). Pour ce qui est de rouler dans le froid je peux donc dire qu’elle fait le taf. Enfin – comprenons-nous – comme pour 90% des vestes d’hiver j’estime que la doublure est… à chier. Pour moi ce n’est même plus un défaut tellement c’est évident. Je suis de plus en plus partisan de l’école américaine (Klim, etc) qui – eux – connaissent des hivers vraiment costauds : la doublure d’origine est un gadget inutile. Perso, je la vire presque d’office dans mes vestes et je la remplace par une bonne doudoune Décath’ à 20 balles. Tu ne trouveras pas mieux. La Bering ne coupe pas à cette règle. Donc, petit message aux constructeurs, faîtes nous économiser le prix de la doublure bidon sur vos vestes en n’en mettant… pas. Tout le monde sera gagnant !         

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Le printemps : promenons-nous dans les bois

Au printemps, la Bering Rando est très agréable et s’adapte aux changements climatiques soudains avec ses 3 couches amovibles. Je joue à mettre-enlever-mettre-enlever la membrane imperméable du pantalon et de la veste. C’est simple et efficace. Bien sûr dans un monde idéal j’aurais aimé du Gore-Tex pour ne pas avoir à faire de strip-tease durant mes balades, mais… ce n’est plus le même prix.

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En allant zigzaguer dans les bois, je trouve définitivement que le pantalon est un peu trop court aux pattes. Autant debout ça tombe nickel, autant assis, ben chuis content d’avoir des bottes trail et pas des bottines sinon on verrait mon (superbe) mollet. Et forcément, ses genouillères remontent sur mes cuisses, parfaitement inutiles (je les ai virées du coup). Il faut savoir que sur ce modèle tu as le choix entre deux longueurs de pantalon (long ou court). Donc j’ai envie de vous conseiller de toujours opter pour le long, histoire de vous offrir un peu de marge. A moins que vous soyez vraiment rase-motte. Ce qui n’est pas mon cas avec mon 1m80 (contrairement à ce qu’on a pu lire dans un célèbre hebdomadaire moto cet été). Mais sinon, cette tenue offre de bonnes prestations dans un usage « off-road » et surtout son revêtement textile en je ne sais pas quoi est vraiment balèze. Je vous la conseille donc pour rouler en TT, sauf éventuellement l’été où dans tous les cas je vote pour une légère et maxi-aérée tenue cross !   

L’été : chaleur climatisée

Là c’est le sujet qui fâche en général sur les vestes Adventure. La plupart des modèles à pas cher que nous sortent les fabricants voulant surfer sur la mode du trail sont ni plus ni moins que des vestes d’hiver de couleur claire s’avérant immettables dès les premières chaleurs. Pour le coup, Bering n’en sont plus à leur premier essai en la matière et font preuve d’une véritable expertise technique. Ça se voit. De larges panneaux ventilés, sur le torse, mais aussi sur les cuisses, rendent cette tenue facilement supportable l’été (sur bitume hein). Dans les améliorations à faire dans ce domaine je leur conseillerai de rajouter des ouvertures latérales supplémentaires sous les poils de bras pour multiplier les possibilités de courant d’air.

L’automne : toute la pluie (ne) tombe (pas) sur moi

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Sous les récurrents épisodes cévenols que je subis depuis mon aménagement à Aubenas, la Bering Rando continue de se comporter comme pour sa première sortie au Touquet il y a bientôt un an : pas une goutte ne passe. Je pense donc pouvoir dire que ses coutures sont balèzes et qu’on a affaire à un produit fiable et durable. C’est simple, en presque un an d’utilisation intensive elle est visuellement… comme neuve. Même pas une filoche sur un scratch !

D’ailleurs, le copain Tom roule intensivement route et TT depuis des années avec son « ancêtre » et elle n’a pas bougé. Donc j’avoue que – en radin accompli – j’ai bon espoir de la traîner un petit moment encore cette tenue.          

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Un bilan plus que positif

Du coup, même en voulant être salaud, ben je n’ai pas beaucoup de reproches à faire à cette tenue. Bien sûr, du Gore-Tex (j’y reviens) ce serait le luxe en s’épargnant une couche. Mais c’est un sacrifice que je veux bien concéder au nom du rapport qualité/prix. Car cet ensemble Bering Rando sort à 300 euros la veste et idem pour le futal. Même si ce n’est pas donné, ça reste très intéressant pour une vraie tenue adventure. Donc perso – si j’avais la thune – j’achèterais. C’est un investissement sûr.    

Bon, par contre, le petit hic de jouer à faire un essai au long cours c’est que tu prends le risque que le produit ne soit… plus au catalogue. Oups. Je n’ai pas vérifié, je vous laisse le faire. Mais au pire, je pense qu’on peut partir du principe que sa successeuse sera du même acabit. En tout cas, pour une première fois avec Bering (et certainement la dernière vu mes 9 mois de retard) ben ça a été un beau coup de cœur. 

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Tous les détails « techniques » sur la veste (tu sais que je n’aime pas gloser sur ça vu que tu peux le lire n’importe où ) : Veste Bering Rando infos.

6 Commentaires

  1. Arf!!! Le coup (bas) du journal (moto) reste gravé apparemment…. Mais pour les genouillères, tu as quand même les tibias un peu courts….

    Et ce n’est plus un hebdomadaire, mais un bimensuel.

    Bises

    Philippe

  2. Merci Cigalou pour ce retour d’expérience.

    J’ai avis mitigé de mon coté sur le même équipement (pantalon). Je prend l’eau tout le temp (pantalon entre les cuisse), et la veste (Odysee Evo) sous la pluie, même avec la doublure pluie, c’est mort. C’est à peux pret le même produit, à part le col, et les poignee passager dans les pôches.

    Pour les protections genoux, il y a deux positions je crois. Moi, (1m95), elle sont trop hautes, même en position basse, mais le défaut se corrige les jambes tendues (en bref, il faut tomber les jambes tendues, sinon, tu te pète le genoux). J’ai fait un point de couture pour les redescendre un peu. Ca va mieux.

    J’aime bien le fait de pouvoir accrocher la veste et le pantalon, ce qui donne un genre de combinaison, et qui évite d’avoir le haut des fesses qui prend la fuite.

    J’ai par contre perdu les accroches qui vont en dessous des bottes pour tirer le pantalon vers le bas. Zut, il pouvait pas faire un système qui est intégré au pantalon ?

    Pour ma part, je regrette d’avoir pas acheté directement un équipement Goretex. J’en suis à l’imperméabiliser à chaque lavage avec un produit spécial (Nikwax) et encore c’est pas gagné.

    Et pis comme j’ai pas envie de réinvestir encore une fois dans des équipements alors que les miens sont encore bons …

    En tous cas, c’est mes premiers vrai équipement. J’en suis globalement satisfait pour le prix. Mais je pense avec le peu d’expérience que j’ai (25 000km avec cet équipement sous toutes conditions), que je n’irais pas encore vers Bering (pour cette gamme de prix).

    • Position trop haute des genouillères on est bien d’accord par contre c’est dingue que tu prennes la flotte avec ce futal. Pourtant V-Strom et Ténéré c’est un peu le même combat niveau réservoir qui fait gouttière sur les roubignoles. S’il n’a jamais été vraiment imperméable contacte le SAV Bering, ce n’est pas normal du tout. Mais pas du tout. A moins que tu aies les poils du cul abrasifs ! :-p

      Sur la veste je ne me prononce pas : un modèle même « à peu près pareil » implique qu’il soit « à peu près différent ». Et ça peut tout changer…

  3. J’ai aussi testé le pantalon Rando … et comme John, j’ai pris l’eau à l’entrejambe.
    J’ai fait changer la membrane par Bering, sans succès … pas étanche à l’entre jambe.
    Après, je trouve le principe 3 en un intéressant sur le papier mais s’arrêter sur le bord de la route pour mettre la doublure étanche en cas de pluie c’est sympa, il faut enlever les bottes puis le pantalon !!!
    De toute façon au delà de +25°C de température extérieure avec ou sans membrane on étouffe. Même avec toutes les ventilations ouvertes.
    Même remarque concernant le textile qui se gorge d’eau. J’ai aussi une veste Alias (Gore Tex) qui souffre du même problème. C’est d’ailleurs un pb récurrent des produits avec membrane (jes gants aussi) si l’eau ne rentre pas l’humidité elle, s’infiltre.
    Sur petit trajet ce n’est pas trop grave mais quand on voyage, jouer du sèche cheveux pendant les soirées à l’hôtel ou en gite (je ne parle même pas de la tente) pour sècher la tenue c’est pas glop.
    J’en ai eu marre de Bering et des autres … Je suis passé sur Klim.
    C’est vrai que côté prix ça pique sevère mais c’est autre chose.

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