Il faut de tout pour faire un monde !

Comme jhabite au Pays Basque et que je travaille à trois rues de la Cité de lOcéan de Biarritz, il m’était impossible de ne pas passer par le Wheels & Waves. Dit comme ça, on dirait presque que je navais pas envie d’y aller… La vérité mon ami, cest que chaque fois que je passais à ce rond point à la statue hors de prix et moche mais offrant une vue unique sur la Villa dIlbarritz et lOcéan en personne, je mimaginais me la péter grave avec ma 125 custom cabossée.  Et aujourd’hui, c’était le grand jour. 

Soleil radieux, des bécanes partout de Saint Jean de Luz à Biarritz, ça pétarade, ça hurle, ça cuir, ça fait greeeeu bop bop bop clac bop boooooop, et … ça brille. Oui, cette année, le motard est fashion : la barbe nest plus hirsute mais au contraire taillée au poil de c******.  Enfin aux ciseaux.  Les cuirs sont cirés et les casques sont pailletés. Pailletés quoi. Genre avec des paillettes. Hashtag licorne. Bref, cette année il y a vraiment de tout :

Les motards du 75 qui sortent leur T100 et qui suivent les limites de vitesse à la lettre. Enfin jai pas vu jusquau bout, je les ai mouché avec ma 125. Nyark, nyark, nyark. Bon, ok,  ils mont enrhumé dans la montée de Bidart. Un partout, balle au centre.

Les motards britanniques qui roulent torses nus. Lun de ces foufous avait une bécane façon bobber dont le pneu arrière était tellement large quil ne devait pas avoir besoin de béquille. Pareil, je devais aller prendre mon service au restau de la belle-famille donc je les ai mouché avec ma Yam chérie. Il ma bien fallu 50 mètres avant dentendre à nouveau la douce mais virile voix de mon propre moteur. 

Les motards passionnés dont tu ne vois jamais la moto mais qui ont toujours des conversations enflammées sur la mécanique et un catalogue à rallonge de références. Dailleurs, lorsque vous voulez choisir une moto, posez des questions à ces bonhommes là. Pour les repérer : cheveux blancs ou assaisonnés au poivre et au sel, regard nostalgique, dodelinement de la tête à la vue dune brêle des années 70. 

Les mécamotards qui roulent avec leur moto de flat track. Pour rappel, ces motos ont le frein et les vitesses à droite, pas de frein avant, pas de lumière, pas de démarreur : il faut pousser. Ils nont donc pas de lumière mais ça ne les empêche pas de  rouler de nuit après une (ou deux) bières et un bain de minuit (un vrai bain de minuit tout nu). Jai tout vu, ils étaient au restau où je travaille. Oui je ne travaille qu’à proximité des bons plans. 

Les filles en… short. Bah oui, voilà, il y a des filles en short qui déambulent par-ci par-là comme l’année dernière.  Je ne sais toujours pas pourquoi elles s’acharnent avec ce look.

Bref, le Wheels & Waves ce n’est pas juste un salon de la moto ou un rassemblement, cest toute une ambiance, une sorte dart de vivre (légèrement contraint par les lois en temps normal). Le temps d’un long week-end, ce n’est pas dramatique de porter un casque homologué aux USA mais pas en UE (genre les américains ont la tête plus solide que nous ). Cest kiffant de rouler à plein régime et de faire bruyamment son intéressant(e), même en 125. Cest aussi un plaisir de rouler avec des gens de partout : des Suisses, des Japonais, des Hollandais, des Allemands, des Espagnols… Même les Parisiens y sont sympas !

Attention, conclusion à la Miss Monde : J’aimerai que la société soit un peu plus à l’image du Wheels & Waves où tous les styles et toutes les conduites cohabitent en harmonie… dans une joyeuse pagaille.  

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12 Commentaires

  1. Eh, ç a donné sacrément envie d’y être la prochaine fois.Priere d’annoncer l’événement.Bravo pour les photos et pour le style.Mais vous étiez où,tous,avant que Cigalou vous déniche??

    • En effet la communication venant de l’organisation est très limitée, au niveau local on attend ça comme Noël et on ne peut pas les louper parce que dès le week-end d’avant c’est une invasion de chapters, de camions, de caravanes venus de partout et hors vacances donc c’est un peu le coup d’envoi de la grosse saison ; mais par ailleurs, à part quelques événements Facebook, je ne vois pas des masses de traces de com…

      • Bon ça va faire plus d’une dizaine de jours que je suis au courant de la date ^^

        J’ai suivie la création d’une moto tout de bois vêtu pour la participation au Punk’s Peak Race lié au W&W !

        Bon ok promis dés que je suis au courant d’un truc dans le genre je te le dirais !

        D’ailleurs début juillet il y a le rallye des Chamois à Val d’Isère 😉

  2. Ce compte-rendu ramène à ma mémoire un petit papier que j’avais torché un jour, sur les différences dans le milieu de la moto. Je me permets de le partager :

    A cette époque-là, nous n’avions peur de rien. Il y avait bien la menace rabâchée des habitants de l’autre côté du Rideau de fer, sensés nous manger tout crus, les sauvages, mais à part ça, l’insouciance était de mise. Il n’y avait pas moins de dangers, ils étaient simplement plus admis. On roulait au-delà de nos capacités, on fumait de même, on buvait des trucs bizarres et on faisait les lapins sans autres considérations que le plaisir de le faire.
    Puis, sont arrivés les seconds arbres à cames et des maladies plus ennuyeuses que le rouge au front du champignon.
    Dans la bande, à l’époque, il y avait encore Jean-Marc, brave gars d’une gentillesse immense, emménagé à l’un de ses semblables, à la grande honte de sa famille. Nous, on s’en tapait comme de notre premier pneu. On l’aimait bien et son pote aussi. Puis, on se disait que ça faisait deux concurrents de moins sur les conquêtes potentielles.
    Je ne sais plus ce qu’il avait comme meule, j’ai juste en tête qu’elle devait être sobre et efficace, comme lui. Il dénotait d’ailleurs sur le reste du troupeau, auquel les mots sobriété et efficacité s’accordaient peu. C’est pour ça qu’il se plaisait avec nous, nous lui allions mal, comme des opposés qui s’attirent, une compensation peut être.
    Peut être aussi parce que si nous n’en avions rien à battre de qui nous étions, nous en avions autant à son service, ça lui faisait des vacances. C’était moins facile d’être un autre, à l’époque, pour tant que ce le soit aujourd’hui. Et si le temps enjolive nos souvenirs, en grattant la poussière, on peut se souvenir que si nous étions épris de liberté, ce n’était quand même pas facile d’être dans un club moto quand on était pédé. Alors, il s’est contenté de nous.
    Durant les longues nuits où nous refaisions le monde, on s’est demandé souvent pourquoi les motards, si épris de liberté n’étaient pas en tête de combat pour les droits des femmes, des homos, des minorités. Si cette liberté revendiquée n’était qu’individuelle et égoïste.
    Un jour, on l’a moins vu, puis presque plus, puis plus. La maladie de la honte, celle qu’à l’époque on imaginait ne toucher que les Haïtiens et les homos.
    On l’a enterré connement, le curé ne pouvant s’empêcher, avec l’assentiment de la famille, de dire que sa gentillesse rachèterait son péché. Ils ont failli prendre un coup de casque, les veaux, parce qu’on n’a pas supporté qu’ils ramènent ainsi son cadavre à eux, les gros nombrils.
    Je pense à lui aujourd’hui parce qu’hier c’était la Gay-pride à Bruxelles, où s’affichaient un tas de couillons qui trouvent que ça fait bien d’y être, alors qu’ils ne voudraient pas en être.
    Puis aussi parce que je m’étonne encore trente ans plus tard que le milieu de la moto, synonyme et revendiquant de la liberté, ait si peu évolué, globalement. Je généralise mais, majoritairement, la place des femmes est toujours à l’arrière de la selle et les homos ont fini par faire leurs propres clubs. C’est encore le plus souvent une affaire de couillus.
    Etonnant ce paradoxe de la non-évolution d’un milieu qui voulait que tout soit permis et qui a tant de mal à trouver autre chose que sa virilité comme emblème.
    Ca me reste un mystère.

    • Je me permets de dire une nouvelle fois que ce texte est très beau et touchant (d’autant plus avec le récent attentat d’Orlando). Je suis carrément d’accord avec Cigalou ! Il aurait tout à fait sa place en tant qu’article, proposant une réflexion particulièrement intéressante et une histoire aussi belle que sincère. Merci Gérard de l’avoir partagé 🙂

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