Paris Dunkerque, édition 2016, vendredi matin. Il est 6h du mat’, tous les autres dorment encore lorsque deux clampins démarrent les bi-cylindres parallèles de leurs 500 KLE au son si mélodieux. Ces deux malades tombés du lit (enfin, du duvet), c’était nous.

Mandatés par les plus hautes autorités (Cocoricorando, organisateur de l’event), notre aventure a en fait commencé la veille au briefing. Un joli Tripy en main, on a reçu des instructions limpides : Partir deux heures avant tout le monde, rouler fort (mais prudemment) sur le tracé “Extrême”, faire un compte rendu régulier sur la situation et l’état des chemins (arbre couché, barbelés, clôtures, etc.) et au besoin improviser un contournement afin de le transmettre aux autres. Chef, oui chef !

En résumé, ça allait clairement être une chasse à l’homme, sauf que le gibier, bah c’était nous ! Pis, histoire de corser les choses, les 200 fous furieux à nos trousses savaient exactement par où on allait passer…

Vendredi
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Départ vers 6h30, pas de petit déj (c’est l’aventure nan ?), direction le Trocadéro et plein gaz vers le premier bout de chemin du tracé. Tout est trempé, ça va être costaud. Thomas vit un véritable enfer les premières heures. Il apprendra des « meilleurs », enfin, du Viking : « ça passe ou ça casse, le plus important c’est d’avoir confiance ». Ca n’a pas été qu’une partie de plaisir et autant le dire, on a pris des pelles.

Ce qui devait arriver arriva : on se fait rattraper au milieu de la journée. Il y avait clairement d’excellents pilotes avec des machines bien plus adaptées que les notres. La montre indique 19h : on est sur les motos depuis 12h, on a fait 220 km, soit 20km/h de moyenne. Jardinage intensif bonjour ! Un calcul rapide nous fait comprendre qu’on arrivera pas avant 21h au bivouac. Thomas est clairement sur les rotules, au bout du bout physiquement et mentalement. En prime on a pas croisé un seul pilote depuis plus d’une heure. Debriefing avec Yann (le traceur en chef) : “Hello, ouais Thomas est a plat il nous reste 40 km, on s’apprête à rentrer par la route, ok ? – Pas de soucis, réparez et rentrez !

Ouais l’ami, t’as bien lu, les ouvreurs ont pas fini complètement la trace du premier jour (contrairement à Cigalou). Il faut savoir accepter ses limites et aussi comprendre celles des autres. Installation de la tente, bière, papotage, bouffe et au dodo sans autre forme de procès.

Samedi

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Réveil douloureux. Départ à l’aube bis. Le viking se met en condition avec les valises latérales et tout l’équipement qu’il aura pour son voyage en Amérique du Sud. Le sol est plus sec, on va pouvoir se faire plaisir. Petit crochet par la mer (Thomas ne l’a pas vu depuis des lustres, pas facile d’être Alsacien). Le Point Café n’est pas encore installé mais un bel alambic nous attend juste à coté du premier vrai guet. Un calva et on y va ! C’est l’occasion pour Thomas de se faire une petite frayeur, sa belle n’a pas du tout aimé boire la tasse (mais elle s’en sortira en toussotant).

On roule avec un bon rythme toute la matinée avant de prendre une vraie pause pour manger un bout. En fin de journée, une dizaine de fous furieux nous sont passés devant. Le Viking accuse une chute assez violente, surement à cause de la fatigue. Plus de casse que de mal.

Quel bonheur d’arriver tôt au campement pour avoir du temps de s’occuper des bécanes. L’axe de roue de Thomas était en train de se faire la malle, l’écrou ayant disparu. On est pas passé loin d’un gros crash… Bref, mécanique, douche, papotage, bouffe. Thomas paye sa bière (fallait pas parier sur le premier à chuter). Les autres nous racontent leur journée. Les bonnes comme les mauvaises nouvelles nous sont contées (pensée toute particulière à Julien).

Dimanche

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Départ un peu plus tardif mais avec un petit déj cette fois. “- Il a givré cette nuit ! – Sérieux ?” La rosée encore présente nous offre quelques glissades et le soleil rasant n’aide pas trop. Mais quel plaisir de se lever si tôt pour profiter de cette douceur matinale. Les petites galères mécaniques s’enchaînent : cale-pieds tordus (réparé en mode bricole et risland), contacteur de béquille shunté, etc. On s’amuse bien tous les deux. Il y a juste un petit détail délicat, le Viking a…. comment le dire délicatement il a… la « coulante ». Assis sur la moto, ça va encore, mais dès qu’il se lève c’est l’enfer. On arrivera seulement dans les 30 premiers à Dunkerque, accueillis par une belle averse après une longue journée pourtant ensoleillé. Mission accomplie, on avait réussi à faire ce Paris-Dunkerque en mode extrême, gaz en grand, devant tout le monde (ou presque) sur nos vieux KLE 500 à peine assez suspendus ! C’était pas gagné d’avance, surtout pour celui du Viking qui était encore en morceaux dans un garage l’avant-veille du départ. Banquet final et papotage pour certains, retour direct au bercail pour la plupart, cachet pour le ventre pour d’autres moins chanceux. Enfin, pour LE moins chanceux.

La seule frustration qu’on a eu tous les deux est de ne pas avoir pu profiter durant ces journées de la compagnie de tous ces autres traileux (et traileuses) amicaux qui nous poursuivaient. Mais, même si ce fut une expérience plus « solitaire », on s’est amusé comme des fous. Et c’est l’essentiel !

Et pour vous plonger un peu plus dans cette « mission » d’ouvreur, voici une petite vidéo de notre virée en amoureux réalisée pas Thomas :

3 Commentaires

  1. Bonjour,

    Top cet article et la vidéo.
    J’ai aussi une KLE 500, pouvez vous m’indiquer le système de fixation des sacoches latérales utilisées sur chaque moto ? Tout particulièrement celles en dure sur la violette.

    Merci,
    Louis

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